Denis Baupin, le vice-président de l’Assemblée nationale française, est accusé d’avoir multiplié les gestes sexuels, les SMS à caractère sexuel et les harcèlements. Après l’affaire DSK, l’affaire Baupin. Ce qui dérange, c’est que ces pratiques sont courantes dans la classe politique française. Pourquoi ?
Nous avons posé la Question qui dérange à Camille Froideville-Metterie, professeure de sciences-politique à l'Université de Reims Champagne-Ardenne et à Sciences-Po Paris.
En 2012, elle menait une large enquête auprès d'une soixantaine de femmes politiques. Les résultats sont clairs : les témoignages de harcèlement sont arrivés à la pelle. Ce qui lui fait dire aujourd'hui que plus d'un homme politique français doit se sentir dans ses petits souliers suite à cette nouvelle vague de révélations.
Camille Froideville-Metterie explique ce phénomène de harcèlement par l'hyper-masculinisation de la vie politique française et par la mainmise des hommes sur le pouvoir. Elle rappelle d'ailleurs que lors des élections législatives, la loi sur la parité électorale n'est qu'incitative. Elle est assortie de sanctions financières si elle n'est pas respectée et les partis politiques préfèrent payer plutôt que de s'y conformer.
Finalement, Camille Froideville-Metterie voit une différence de taille dans l'affaire Baupin par rapport au cas DSK. L'ex vice-président de l'Assemblée nationale n'est pas une grande figure de la classe politique française. Alors que l'affaire DSK avait éclipsé toutes les autres par sa monstruosité et son côté obscène, ici, on tombe dans la banalité. "Cela révèle la dimension très quotidienne de ces agissements sexistes et cela met au jour une certaine forme de banalité".