"La mémoire de l'enfance irrévocablement perdue est aussi délicieuse qu'effrayante. Par exemple. Il y a quelques années, alors que je marchais sur un trottoir bondé, que j'allais travailler et que j'étais pressée, me voilà submergée par l'odeur de ma mère. Cette ineffable odeur – un parfum qu'autrefois elle se mettait dans le cou – suit la foule, me rattrape, puis soudain disparaît. L'impression qu'elle me manque est alors inexprimable ; je suis au bord des larmes, et je n'ai plus en tête que ressentir l'odeur, la ressentir encore, tout de suite : si j'avais pu seulement la verser dans un flacon! "
Un parfum dans une rue, une rencontre de hasard avec son institutrice, le sentiment d’avoir déjà été là, dans ce lieu au bord d’une falaise, le souvenir traumatisant d’un chien perdu,... des détails infimes font parfois resurgir des souvenirs que l'on croyait oubliés.
Dans cette ronde des images du passé, certaines prennent à la gorge avec la même intensité qu'autrefois quand on assistait, enfant, à l'injustice du monde. D'autres nous bercent d'une douce nostalgie, d'autres encore nous font revivre avec le sourire de lumineux instants...
Christina Mirjol, avec Les petits gouffres (Mercure de France), nous emmène avec elle dans des chutes immobiles que le quotidien nous fait vivre.
Deux de nos acteurs fétiches, Philippe Drecq et Delphine Gardin, nous emportent dans le récit de ces moments suspendus.
Des émissions Par Ouï-dire
_________________________
Première partie
Le train d'Akira Kurosawa
Le Tréport
Réalisation : Pascale Tison
_________________________
Deuxième partie
Frigo
Le premier prix de poésie
Réalisation : Fabienne Pasau
_________________________