Le secteur culturel aimerait aussi avoir des perspectives pour les mois à venir. Car les temps sont durs. Et les musées, les cinémas, savent qu'ils ne pourront pas compter sur un public scolaire. Les écoles ne viendront pas cet automne. Et le manque à gagner est important. Nous nous sommes rendus ce matin à l'expo Toutânkhamon, à Liège-Guillemins.
40.000 réservations scolaires annulées
Découvrir les secrets de l’Égypte antique se fait aujourd'hui en famille. Avec l'école, ce sera désormais impossible, car dès la rentrée scolaire, les sorties culturelles seront interdites pour les classes du secondaire. Une mauvaise nouvelle pour cette exposition qui dépend beaucoup du public scolaire. Marie Kupper, directrice opérationnelle pour Europa Expo: "C'est notre clientèle essentielle avec les groupes de personnes âgées et les ASBL en semaine. Il faut savoir que, lors du confinement, on a dû annuler 40.000 réservations scolaires. On a fait le prorata, et 70,5% sont représentés par les écoles secondaires".
Des mesures de sécurité pourtant très strictes
Le manque à gagner est important pour cette exposition qui a pourtant tout prévu pour accueillir des groupes scolaires en toute sécurité: "Nos mesures de sécurité sont vraiment très très strictes, à la limite plus strictes que dans les écoles. Le port du masque est strictement obligatoire, il y a un sens giratoire à l'exposition, on ne peut absolument pas revenir en arrière, et les audio-guides et les casques sont désinfectés avec un système de désinfection à la pointe".
Situation identique dans le milieu du cinéma
Les associations culturelles en lien avec le cinéma aussi déplorent cette décision. Pour elles, ces sorties extra-scolaires sont essentielles. Michel Condé, responsable du réseau écran large sur écran noir: "Je pense que l'éducation, ça ne se fait pas uniquement à l'école, ça se fait aussi en s'ouvrant au monde, en découvrant des lieux, des lieux de culture, que ce soit les cinémas, les musées, les théâtres. Et cette ouverture, elle est complètement fermée".
Le sentiment d'être pénalisé
Une fois de plus, le secteur culturel a le sentiment d'être pénalisé. C'est pour cette raison qu'il vient de publier une carte blanche. Michel Condé: "Le grand public ne voit généralement pas ça, mais la liaison entre les lieux culturels et les écoles est vraiment essentielle. C'est une part de nos activités qui est vraiment importante et à laquelle on tient. Le sens même de toute notre action est menacé par ce genre de mesure".
Du côté politique, on est très clair: cette mesure n'est pas définitive. Elle sera réévaluée fréquemment, en fonction de l'évolution de l'épidémie.