La semaine de première épreuve de violoncelle se poursuit à Flagey, écoutez ici les prestations des onze candidats du jeudi 11 mai.
Du côté des Six / de Zes, les six jeunes violoncellistes ont été séduits par la prestation de Bryan Cheng, notamment pour son interprétation de la Sonate en do majeur de Boccherini :
Séance de 15h
Ms Katarina Schmidt

LUIGI BOCCHERINI Sonate en sol majeur G.15 [ALLEGRO • LARGHETTO • ALLEGRO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
UGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Yuya Mizuno

LUIGI BOCCHERINI Sonate en fa majeur G. 9 [ANDANTINO • ADAGIO ASSAI • TEMPO DI MINUETTO AMOROSO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Un Lee

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
ROBERT SCHUMANN Mit Humor, langsam (5 Stücke im Volkston op. 102)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Ms Sayaka Selina

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
ANTONÍN DVOŘÁK Rondo en sol mineur op. 94 | Rondo in g op. 94
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Stanislas Kim

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
ANTONÍN DVOŘÁK Rondo en sol mineur op. 94 | Rondo in g op. 94
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Bruno Philippe

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Séance de 20h
Mr Mon-Puo Lee

LUIGI BOCCHERINI Sonate en fa majeur G. 9 [ANDANTINO • ADAGIO ASSAI • TEMPO DI MINUETTO AMOROSO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Bryan Cheng

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Noé Natorp

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut mineur G. 2 [ADAGIO • ALLEGRO • ALLEGRETTO]
ANTONÍN DVOŘÁK Rondo en sol mineur op. 94
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Benjamin Lai

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Mr Mo Mo

LUIGI BOCCHERINI Sonate en ut majeur G. 17 [ALLEGRO • LARGO ASSAI • RONDO ALLEGRO]
FRANZ SCHUBERT Allegro moderato (Sonate en la mineur D 821)
EUGÈNE YSAŸE Grave (Sonate pour violoncelle seul en ut mineur op. 28)
Les commentaires de l'équipe de Musiq3
Ce jeudi marquait l’entame de la deuxième moitié de cette première épreuve éliminatoire du Concours Musical International Reine Elisabeth. Nous vous annoncions hier le plus jeune candidat de cette session, le Japonais Yuya Mizuno. Du haut de ses 19 ans, voici un candidat qui respire sa musique, au sens propre comme au sens figuré. Une solide sonate en fa majeur G.9 de Luigi Boccherini conclue par une franche poignée de main avec Karel Steylaerts son accompagnateur, un tonique " Grave " extrait de la sonate pour violoncelle seul en ut mineur op.28 d’Eugène Ysaÿe et un Allegro moderato de la sonate en la mineur D 821 de Franz Schubert ma foi un peu sage devraient tout de même permettre à Mizuno d’espérer continuer l’aventure. Rappelons son âge : 19 ans (!).
Une autre prestation de l’après-midi vint ouvrir l’appétit en fin de session. Le Français Bruno Philippe (23 ans) avait apparemment très faim puisqu’à peine assis, le voilà parti dans son Ysaÿe. La respiration se fait ici plus audible. Point trop n’en faut pour ce garçon qui ne force aucune note, laissant son violoncelle sonner librement. À juste titre pour l’acoustique très agréable d’un Studio 4 qui n’en demande pas plus pour abreuver ses occupants. Après un Schubert très concret et mélodique, s’en est suivi un Boccherini flamboyant ponctué d’une bise bien française à son accompagnatrice Lydie Blijdorp, visiblement surprise par l’entreprise de Bruno aux boucles d’or.
Le début de soirée vit deux profils opposés. Le toujours souriant Mon-Puo Lee (Espagne Chine Taipei, 1993) prit son temps avant de se lancer sur Ysaÿe dans un auditorium de moins en moins clairsemé. Son programme a été crescendo dans la qualité pour culminer à un Schubert poignant de vérité. Ses lignes mélodiques étaient limpides, en parfaite concertation avec l’accompagnement au piano. De quoi justifier après tout le titre de la pièce : Sonate pour violoncelle ET piano. Nous en avons fait notre coup de cœur pour cette journée.
Si Mon-Puo Lee était le chaud, Benjamin Lai serait le froid. L’unique frivolité de cet Américain de 23 ans a été l’introduction du célèbre menuet du quintette à cordes en mi majeur op. 11 de Boccherini dans sa cadenza de la sonate G.17 du même compositeur. Le clin d’œil ne s’est pas arrêté là puisque Lai a également réussi à placer un extrait de l’invention en fa majeur BWV 779 de Jean-Sébastien Bach, toujours dans la sonate G.17. Tout sortait, tout était juste, mais l’ennui nous guettait tant son jeu était monotone. Le nez en permanence dans ses cordes, Lai a donné des sueurs froides à son accompagnatrice par ses brusques ralentissements non signalés. Un simple regard aurait brisé la glace. Vient alors cette question : faut-il faire passer un candidat qui joue pour lui seul en misant tout sur sa technique ? Mon modeste avis est que cela est suffisant pour atteindre le stade suivant de la compétition. Avec un orchestre, l’histoire sera peut-être différente.
L’anecdote de la soirée est Bryan Cheng, accompagné par sa sœur dans l’arpeggione de Schubert. Ce qui est sympathique pour l’image, mais étonnamment moins pour le soliste tant le piano filait à toute allure. Une fois libéré de ce carcan familial, Cheng s’est mieux exprimé en terminant par la sonate en ut majeur G.10 énergique.
Gwenn Lucas