Les trois taux de l’institution ont été portés jeudi dans une fourchette comprise entre 2,5% et 3,25%, au plus haut depuis novembre 2008. La BCE affronte une envolée massive des prix déclenchée par la guerre russe en Ukraine, ce qui l’a amenée à lancer un cycle de hausses de taux en juillet, inédit par son ampleur et mettant fin à près d’une décennie d’argent pas cher.
Contrairement à la Fed américaine, l’institution de Francfort estime qu’il n’est pas encore temps de lever le pied et de ralentir son resserrement monétaire. Outre-Atlantique, la réserve fédérale des Etats-Unis a en effet relevé mercredi son principal taux directeur pour la huitième fois d’affilée, mais a ralenti le rythme par rapport aux précédentes hausses. Alors qu’aux USA, l’inflation a culminé, dès juin 2022, le phénomène est bien plus lent en zone euro : la hausse des prix y a atteint un pic seulement en octobre, à 10,6%. En janvier, l’inflation de la zone euro a reculé pour le troisième mois consécutif, à 8,5%, davantage qu’anticipé par les économistes grâce au recul des prix de l’énergie.
Mais elle reste bien au-dessus de la cible que s’est fixée la banque centrale, soit 2% à moyen terme.