Il y a quelques années, tu a fondé le label La Loi. Quels sont tes plans pour ce projet ?
À vrai dire, ce n'est pas un label comme on l’entend. J'en ai eu un auparavant, à travers lequel je représentais d'autres personnes. J’enregistrais et finançais des projets, et je sortais de la musique à laquelle je n’avais pas participé. J'ai fait ça par intermittence pendant environ dix ans, et quand j'ai arrêté, je me suis dit "plus jamais ça" : je devais jouer trop de rôles à la fois, et je n'aimais pas vendre des produits.
Mais j'aime les labels parce que c'est un nom et un logo de plus à inventer : l’album, l'artiste et puis le label ! Nous n'avons trouvé personne pour sortir le travail de Fievel Is Glauque, nous n'avons trouvé personne pour sortir l'album de Perfect Angels, nous n'avons trouvé personne pour sortir Feed a Pigeon, Breed a Rat. Certaines personnes attendent des années avant de placer leur album et trouver un label, je trouve ça admirable. Pour moi, l'attente a tendance à tuer mes projets. Je ne peux pas dire si un album me plaira encore dans six mois ; je veux donc qu'il sorte pour que je puisse l'oublier. C'est une autre raison pour laquelle le travail avec les labels ne me convient pas : il faut faire une tournée et continuer à la représenter pendant un certain temps, mais ce n'est pas mon truc. Je sors de la musique à un tel rythme, ce ne serait pas bénéfique d'attendre d'être signé.
Les gens me contactent pour me demander de sortir leurs morceaux sur La Loi, mais j'ai pour politique absolue de ne pas sortir le travail de quelqu'un d'autre. Ce n'est pas vraiment un label, c'est juste un joli nom sous lequel sortir ma musique.