Toute sa vie durant, les éléphants, cela restera aussi son truc. Fin des années 90, direction le nord-est de la Sibérie, où furent découverts des ossements de mammouth, sortant du permafrost. Coppens sera sous-directeur du Musée de l’Homme, élu à la chaire de paléontologie et préhistoire au Collège de France en 1983. Il occupera le poste jusqu’en 2005, avant de devenir professeur honoraire. Il était aussi membre d’une pléiade d’Académies en Europe et dans le monde (Afrique du Sud, Brésil, Côte d’Ivoire, Maroc…).
Vu comme très ouvert d’esprit et sachant laisser sa place aux femmes, il était Docteur honoris cause des universités de Liège, Mons, Bologne et Chicago. La transmission était pour le paléontologue d’une importance primordiale. Fervent défenseur pendant une partie de sa carrière de la théorie dite de l’East Side Story, à savoir que les hominidés ont développé la bipédie dans les hautes herbes et les savanes plus sèches du côté est du grand rift, séparant l’Afrique en deux. Lors de la formation du rift, le côté ouest, lui, avec son environnement devenu plus humide (à cause des barrières de montagnes retenant les pluies) et donc forestier, ayant poussé au développement des grands singes. Toutes les découvertes de fossiles avaient été découvertes du côté oriental (Lucy comprise). La théorie sera ensuite un peu rectifiée par Yves Coppens après les découvertes des squelettes d’Abel et de Toumaï au Tchad en 1995 et 2003. Les théories de l’évolution de l’Homme et du peuplement du monde sont, au fil des découvertes, de plus en plus précises, grâce aux travaux de scientifiques tels Yves Coppens et Michel Brunet.