En 2019, des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans les rues pour réclamer une justice climatique et sociale. Parmi lesquels Youna Marette, à l’époque représentante bruxelloise de Youth for Climate. Quatre ans plus tard, si leurs revendications ne sont plus scandées tous les jeudis à travers plusieurs villes belges, leur mobilisation ne s’est pas essoufflée pour autant. Car l’urgence réside, en attestent les inondations de l’été 2021 ou encore la grande sécheresse de cet été. Youna Marette est la deuxième invitée de notre série de rétrospectives de l’année 2022.
Une année 2022 assez mouvementée : COP27, crise énergétique, Coupe du Monde au Qatar, COP15… Qu’en retenez-vous ?
"Je pense que les COP et la crise énergétique ont fait que la question environnementale a été imposée aux agendas politique et médiatique cette année. Par rapport aux deux années précédentes marquées par le Covid, c’est un débat qui a repris beaucoup de place. Après, est-ce assez ? Non. On a recommencé à rencontrer des politiciens, mais ça n’a pas plus avancé que les années précédentes. On y met beaucoup d’énergie – notamment via le boycott de la Coupe du Monde -, mais c’est de plus en plus difficile d’imposer ce message comme urgent justement parce qu’il y a énormément de crises à côté. Et comme la crise énergétique se fait directement ressentir sur le portefeuille des citoyens, la crise environnementale et sociale n’est encore perçue comme urgente. Donc j’en retire un bilan mitigé."
La Belgique n’est absolument pas à l’abri des conséquences sur le climat et quand bien même on serait à l’abri, on fait partie des pays responsables.
Il y a également eu cet été la grande période de sécheresse.
"Oui, mais que l’on voit de manière moins directe que des maisons inondées. Là où c’est intéressant, et triste, c’est que ça ne nous intéresse vraiment qu’au moment où ça nous touche directement, alors qu’on sait que les conséquences seront plus fortes et récurrentes. Et la Belgique n’est absolument pas à l’abri. Et quand bien même on serait à l’abri, on fait partie des pays responsables. Ça a été une déception personnelle de me rendre compte qu’alors que des gens souffrent et qu’on veut en parler, on nous stoppe en disant qu’il y a la crise énergétique et la crise sanitaire qui est à moitié finie. On va toujours trouver des excuses."