Le premier vol commercial depuis six ans prévu dimanche au départ de la capitale yéménite Sanaa, aux mains des rebelles houthis, a été ajourné faute d'autorisation de la coalition aidant militairement le pouvoir dans la guerre au Yémen.
Le gouvernement yéménite a déclaré que les Houthis étaient responsables du report du vol, les accusant de vouloir "faire passer clandestinement (...) avec de faux noms et de faux documents" des membres des Gardiens de la Révolution, armée d'élite de l'Iran, et du Hezbollah libanais pro-iranien.
L'Iran et le Hezbollah sont accusés d'aider militairement les Houthis dans leur guerre contre le pouvoir, lui-même soutenu par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, voisine du Yémen. Téhéran soutient les Houthis mais dément leur fournir des armes.
Les autorités liées aux rebelles à Sanaa ont de leur côté reproché à la coalition militaire de maintenir les Yéménites "dans une large prison" et de "violer" la trêve de deux mois renouvelable entrée en vigueur le 2 avril.
Rare répit pour une population durement éprouvée par plus de sept ans de guerre, cette trêve arrachée par l'ONU et globalement respectée, prévoit entre autres la réouverture partielle de l'aéroport de Sanaa.
L'avion devait décoller dimanche matin d'Aden, grande ville du Sud où siège provisoirement le gouvernement, avec un arrêt à Sanaa pour transporter à Amman, en Jordanie, des passagers ayant besoin d'un traitement médical.
Mais avant l'aube, la compagnie aérienne Yemenia a annoncé que "l'autorisation nécessaire de la coalition (qui contrôle l'espace aérien du Yémen, NDLR) n'est pas arrivée".
Bénéficier aux civils
Réagissant à ce report, l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Hans Grundberg, a "exhorté les parties à travailler de manière constructive avec (lui) et (son) bureau pour trouver une solution qui permettrait aux vols de reprendre comme prévu".
"Le but de la trêve est de bénéficier aux civils en réduisant la violence, en fournissant du carburant et en améliorant leur liberté de mouvement vers, depuis et à l'intérieur de leur pays", a-t-il rappelé sur Twitter.
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a exprimé sa déception. "Cela aurait été un premier pas, petit mais important, vers une stabilité durable au Yémen. C'est également un moyen de sauver la vie de dizaines de milliers de patients qui ont désespérément besoin d'un traitement urgent à l'étranger", a déclaré Erin Hutchinson, directrice de NRC au Yémen.