"Il n’y a aucune preuve scientifique de l’utilité du port du masque obligatoire", voit-on fleurir sur les réseaux sociaux, la plupart du temps chez ceux qu’on appelle les "anti-masques", ceux qui s’opposent, parfois violemment, au caractère obligatoire de cette mesure sanitaire dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus.
Alors, ont-ils raison ? Globalement, oui, il n'y a pas de preuve scientifique absolue, et ce pour une bonne raison, expliquée dans la somme d’études "Bases scientifiques justifiant le port du masque en public lors d’une épidémie virale à transmission respiratoire" rédigée par les professeurs Baele et Gala : pour prouver l’utilité de cette mesure comme on le fait de l’usage d’un médicament, il faudrait créer des groupes en "double aveugle", numériquement équilibrés. Le hic, c’est que le principe même de ces études est que ni le patient ni le médecin ne savent qui reçoit un traitement conventionnel et qui reçoit le nouveau traitement : impossible de ne pas savoir qui porte un masque !
Et éthiquement, rajoutent les professeurs, il serait "problématique d’envisager d’interdire le port du masque dans une ville et de le rendre obligatoire dans une autre ville à la fois comparable mais suffisamment éloignée, seule façon de mesurer en conditions réelles l’efficacité de cette mesure, toutes autres choses étant égales".
Donc non, impossible de prouver scientifiquement l’utilité du port du masque obligatoire… tout comme il est impossible d’en prouver l’inutilité.
Mais il existe cependant des indicateurs que cette mesure est utile à la lutte contre l’épidémie de coronavirus :