À un peu plus de 160 kilomètres de l’arrivée, l’échappée et les poursuivants se regroupent pour un total de quatorze coureurs dont sept Belges : Mike Teunissen, Greg Van Avermaet, Yevgeniy Fedorov, Jelle Wallays, Lewis Askey, Johan Jacobs, Jenthe Biermans, Elmar Reinders, Milan Fretin, Aaron Van Poucke, Luca Van Boven, Guillaume Van Keirsbulck, Colin Joyce, Sandy Dujardin. Le peloton possède alors 3’30 de retard.
Les conditions climatiques sont compliquées, comme prévu. La pluie tombe, le sol est trempé et le vent souffle. Plusieurs coureurs chutent d’ailleurs. À 142 kilomètres de l’arrivée, c’est Filippo Ganna qui tombe.
À 137 kilomètres, ça casse dans le peloton. Et l’écart avec les coureurs aux avant-postes est passé sous les trois minutes. Soudal Quick-Step augmente le rythme en tête du premier peloton et cela porte ses fruits.
L’écart se stabilise petit à petit autour de 2 minutes 30.
Grosse chute à 125 kilomètres de l’arrivée, Vermeersch et Milan sont pris dedans mais c’est surtout Michal Kwiatkowski qui semble le plus touché, il reste au sol un moment avant de nous rassurer en se relevant. Cette chute fait des dégâts. Le vent et la pluie continuent de rendre les conditions de course très compliquées.
Les nombreuses chutes poussent les coureurs à la prudence, cela reste rapide mais les choses restent un peu en l’état pour le moment.
Petit souci pour Biniam Girmay, le tenant du titre, qui tombe à son tour et doit changer de vélo, il lui faut quelques kilomètres pour revenir dans le peloton.
À une petite centaine de kilomètres de l’arrivée, l’écart se situe autour de 2’20’’, les choses vont se corser dans les bornes à venir. Les coureurs se rapprochent fortement de la première vraie difficulté du jour, le Scherpenberg.
Jasper Philipsen, parmi les grands favoris ce dimanche, doit changer de roue juste avant cette difficulté justement. Coup dur pour le récent vainqueur de Bruges-La Panne, d’autant que le peloton en profite pour accélérer la cadence. L’écart diminue aux alentours de deux minutes.
Le Baneberg et le Monteberg succèdent au Scherpenberg et ça commence à devenir compliqué pour quelques coureurs à l’avant, dont Jelle Wallays. Le peloton s’étire à l’arrière en trois groupes.
Et de un pour le Kemmelberg
Après cela, les coureurs entament leur première ascension de la plus grande difficulté du jour, le Kemmelberg.
Van Poucke et Wallays sont les deux victimes de l’enchaînement des premières difficultés du jour. L’échappée conserve douze coureurs dont cinq Belges.
Des poursuivants viennent s’intercaler entre l’échappée restante et le peloton éclaté à l’arrière. La course se morcelle d’un peu partout.
Pedersen file pour rejoindre des poursuivants dont Matej Mohoric, Van Aert hésite mais reste dans le peloton. Soudal met alors en route, conscient d’avoir peut-être encore loupé un coup. Il y a du monde à l’avant mais pas pour l’équipe de Patrick Lefevere. Fabio Jakobsen tente aussi de rejoindre les poursuivants par lui-même, il part seul pour ce faire. Mais reste finalement bloqué entre les deux groupes.
À 65 kilomètres de l’arrivée, Guillaume Van Keirsbulck (Bingoal WB) place une attaque dans le groupe de tête et prend rapidement quelques secondes d’avance sur ses poursuivants.
À dix secondes du Belge, onze coureurs : Mike Teunissen, Greg Van Avermaet, Yevgeniy Fedorov, Lewis Askey, Johan Jacobs, Jenthe Biermans, Elmar Reinders, Aaron Van Poucke, Luca Van Boven, Colin Joyce et Sandy Dujardin.
Derrière eux, Soren Kragh Andersen, Christophe Laporte, Nathan Van Hooydonck, Mads Pedersen, Matej Mohoric, Ben Turner, Florian Vermeersch, Erik Nordsaeter Resell, Anthony Turgis.
Et à 39 secondes de ces hommes, Fabio Jakobsen.
Et de deux dans le Kammelberg, van Aert laisse tout le monde sur place, ou presque
Il reste pile 55 kilomètres au programme des coureurs quand le regroupement général que l’on commençait à pressentir se passe. L’échappée, les poursuivants et le peloton fondent sous la pluie. Les coureurs entament alors une nouvelle ascension du Monteberg.
Guillaume Van Keirsbulck, qui s’est beaucoup montré jusque-là, est désormais distancé et c’est Clément Turgis qui tente quelque chose en plaçant une attaque dans le Monteberg.
Wout van Aert remonte petit à petit à l’avant du peloton avant de placer une belle attaque dans le Kemmelberg, accompagné de son coéquipier Christophe Laporte. Ça éclate d’un peu partout à l’arrière. Van Aert a l’air vraiment costaud et les coureurs de la Jumbo-Visma s’isolent en tête. On tente de suivre à l’arrière mais un petit écart est déjà creusé. Un petit groupe d’une dizaine de coureurs est à leur poursuite. Il reste encore de belles difficultés au programme dont une ascension plus corsée encore du Kemmelberg mais les Jumbo frappent un joli coup.
Le Scherpenberg est en approche. Il y a une quinzaine de secondes entre les hommes de tête et le groupe de poursuivants.
La Jumbo-Visma réalise à nouveau un sacré coup, avec les deux hommes à l’avant, et les autres qui gênent à l’arrière. Les poursuivants ne parviennent pas à refaire l’écart avec le duo de tête.
Troisième ascension du Kammelberg maîtrisée par un Wout van Aert "on fire"
À quarante kilomètres de l’arrivée, Wout et Christophe entament l’avant-dernière difficulté du jour avec près d’une minute d’avance sur le peloton, regroupé à l’arrière.
L’écart est stabilisé à plus d’une minute, les deux Jumbo voient la dernière ascension du Mont Kemmel arriver devant eux. Van Aert grimpe alors trop vite pour que son coéquipier ne le suive facilement. Laporte s’accroche mais c’est fort compliqué. Wout semble clairement être un cran au-dessus de tous les autres ce dimanche. Et il passe peut-être un message à son équipier en cas d’arrivée à deux…
À 20 kilomètres de l’arrivée, l’écart s’est rapproché des deux minutes. Il semble que la victoire va se jouer entre Wout van Aert et Christophe Laporte. Ont-ils déjà décidé du vainqueur ? Vont-ils jouer cette victoire à la pédale ? On le saura rapidement.
Dans le dernier kilomètre, la gestuelle des deux hommes du jour nous fait comprendre que celle-ci sera pour le Français. Les images du passage de la ligne d’arrivée sont superbes. van Aert récompense le gros travail effectué par son équipier tout au long de l’année et lui laisse la victoire. Il s’assure aussi de cette façon de son total engagement et dévouement, si c’était encore nécessaire, lors de ses deux objectifs de la saison. Le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. Avec un Wout van Aert au top de sa forme, ce qui augure déjà des meilleurs auspices pour le Belge.