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Wish a 30 ans, le dernier grand album de Cure ?

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Par Laurent Rieppi via

Neuvième album des Cure, Wish est sorti le 21 avril 1992 et est également un des plus grands succès commerciaux de la carrière du groupe britannique, aux côtés de son prédécesseur, l’album Disintegration, sorti un peu plus de 3 ans auparavant : le 1er mai 1989.

Mais, plutôt que de sortir un autre, une suite à Disintegration, Cure se lance ici dans un tout autre projet.

En 1992, les années 80 semblent bien loin… Le monde musical, en l’espace de quelques années à peine, a bien changé. Le Rock a fait son grand retour et les synthétiseurs sont de plus en plus mis de côté au profit des guitares, des basses et des batteries non plus électroniques mais bien acoustiques…

Retour des guitares…

Si Cure s’est imposé comme l’un des plus grands groupes des années 80, va-t-il savoir relever le défi de cette nouvelle décennie qui débute ?

Cure fait donc évoluer son son notamment sous l’influence de deux groupes qui fonctionnent alors très bien en ce début des 90’s : My Bloody Valentine et le groupe Ride (le groupe d’Andy Bell, futur Oasis).

Robert Smith, le leader des Cure, expliquera à l’époque de la sortie de Wish :

J’ai tout de suite pensé qu’on devait faire un album très différent de Disintegration. En fait, on a commencé à vouloir se concentrer à nouveau sur les guitares quand on a bossé sur le projet de remix de nos classiques ‘Mixed Up’. Sur celui-ci, on a proposé un nouveau titre, ‘Never Enough’, et on a utilisé beaucoup de guitare sur celui-ci.

 

Judicieusement, les Cure reviennent ici à un son plus branché guitare et cela va très bien fonctionner…

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Pour enregistrer cet album ambitieux qui doit permettre au groupe de s’insérer dans les années 90, The Cure s’installe dans un studio légendaire : "The Manor", situé dans le village de Shipton-on-Cherwall, pas loin d’Oxford en Angleterre.

Ce studio, qui a appartenu à Richard Branson de Virgin, est devenu mythique après l’enregistrement de Tubular Bells par le très jeune Mike Oldfield entre 1972 et 1973.

The Cure s’établit là-bas, en pleine campagne, durant 6 mois afin de se concentrer sur la réalisation de l’album Wish.

L’ambiance générale, durant les sessions d’enregistrements, est très bonne. En effet, celles-ci sont nettement plus "zen" que les sessions d’enregistrement de l’album précédent, Disintegration.

Celles-ci avaient été plutôt tendues notamment à cause du comportement difficile de Lol Tolhurst, un des membres fondateurs des Cure. Tolhurst, à cette époque, s’enfonçait complètement dans la drogue et l’alcool et s’était fait virer du groupe en plein milieu de l’enregistrement…

Le line-up des Cure lors de la réalisation de Wish est le suivant : on retrouve bien entendu Robert Smith, mais aussi le claviériste italo-britannique Perry Bamonte, qui fait son entrée dans le groupe et qui remplace alors Roger O’Donnell.

Au rayon des fidèles on retrouve bien entendu le bassiste Simon Gallup, présent sur tous les albums des Cure à l’exception du tout premier, ainsi que le guitariste Porl Thompson, qui quittera cependant le navire ensuite pour ne revenir que 16 ans plus tard. Durant cette absence, il accompagnera notamment Jimmy Page et Robert Plant sur scène et en album.

Finalement, à la batterie, on retrouve Boris Williams, présent dans le groupe depuis la mi-80.

Le guitariste Porl Thompson qui – cependant - s’est particulièrement bien amusé sur l’album Wish. Robert Smith expliquera en interview :

Porl a toujours été très branché guitare, il a une collection impressionnante de guitares électriques et de vieux amplis à lampe. Et, sur les albums précédents, je l’avais un peu contraint à se mettre en léger recul parce que je voulais que nos albums sonnent minimaliste. Mais sur Wish, tous les musiciens du groupe ont eu de l’espace et de la place pour jouer. On avait l’envie de jouer tous ensemble, live, comme un groupe de rock quoi, c’est tellement plus excitant comme ça. L’album Wish' a un son contemporain d’une certaine façon, mais en même temps, il peut donner l’impression d’être intemporel…

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Lorsque les Cure enregistrent ce neuvième album studio, ce sont des superstars. Le groupe a déjà vendu plus de 18 millions de disques à travers le monde et a joué sur les plus grandes scènes. The Cure a 15 ans de carrière derrière lui, et, comme le groupe a commencé en pleine époque punk et qu’il a été catalogué sous cette catégorie à ses débuts, un journaliste pose alors une question intéressante à Robert Smith à la sortie de Wish… Après ces années de succès, est-ce qu’il se considère encore comme un punk, ou, du moins, est-ce qu’il considère toujours The Cure comme un groupe punk. Voici sa réponse :

Robert Smith :

Vous savez, la première fois qu’on a joué dans la cour de l’école, on a fait semblant de savoir jouer et on disait que notre musique était de la fusion jazz-rock. Et puis, on a commencé notre set et on a joué cette musique rapide et bruyante. Et ça a fait de nous un groupe punk, tout le monde nous a détestés et ils se sont tous cassés. Mais, nous, on s’en fichait, parce qu’on jouait ce qu’on avait envie de jouer. Je suppose que c’est ce que signifie être punk pour moi : c’est-à-dire ne pas faire de compromis et ne pas être obligé de jouer des trucs que l’on n’a pas envie de jouer. Et, pour moi, tout le monde qui suit cette idée est un punk… Mais bon, ça pourrait faire de Phil Collins un punk, enfin en supposant qu’il fait vraiment la musique qu’il a envie de faire aujourd’hui…

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Wish est le premier album (et le seul de la carrière du groupe) à se classer à la première place des charts britanniques. L’album entre, sans aucun problème, dans le TOP 10 un peu partout dans le monde.

Ce succès, l’album, le doit en partie à la présence d’un single très catchy, l’excellent "Friday I’m in Love", une sorte de "petit frère" du classique "Boys Don’t Cry" de 1979.

A la sortie de Wish, Robert Smith précisera à ce propos :

Friday I’m in Love me rappelle ‘Boys Don’t Cry’. J’ai tenté d’approcher cet aspect ‘perfection pop' comme les bons vieux titres des Beatles.

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