20 ans après la légalisation de l'IVG en Belgique, les acquis sont toujours fragiles. Retour sur le parcours de Willy Peers, l'homme et le gynécologue qui s'est engagé, en faveur de la femme, et du choix de la maternité.
Né en 1924 dans le Hainaut, il obtient son doctorat en 1953, et entre comme sous-directeur, au Centre d'Obstétrique et de Gynécologie de la Province de Namur. Dans les années qui suivirent, face à la détresse de bon nombre de mères de famille, il pratiquera de nombreux avortements, et se verra relégué au service radiographie.
En 1970, il crée la Société Belge pour la Légalisation de l'Avortement et 3 ans plus tard, il passera 34 jours en prison. Les citoyens se mobilisent, un peu partout en Belgique, et les femmes qui soutiennent Willy Peers participent à une grande manifestation, pour sa libération. Tout cela seulement 2 ans, avant la légalisation de l'IVG en France.
Chez nous, il faudra encore attendre 15 ans, avant d'obtenir le choix d'une maternité désirée. Willy Peers s'éteint le 30 novembre 1984, sur son lieu de travail, usé par la vie. Aujourd'hui il existe encore des cliniques qui refusent de pratiquer une IVG. Les femmes sont obligées de se tourner vers les plannings familiales.
Christine Pinchart