C’est l’une des plus importantes découvertes de restes humains de la bataille de Waterloo depuis plus d’un siècle. Cette découverte est double puisqu’il s’agit de restes de soldats anglais d’un côté et de soldats prussiens de l’autre. Il y a au moins dix personnes.
Les squelettes des quatre soldats prussiens prenaient la poussière dans un grenier depuis plusieurs dizaines d’années. Leur "propriétaire" vient de les confier à Bernard Wilkin, historien aux Archives de l’Etat.
"J’ai des Prussiens dans mon grenier !"
L’histoire débute à Waterloo. Bernard Wilkin donne une conférence sur l’exploitation par l’industrie sucrière des os des soldats tombés en 1815. "Un monsieur se présente à la fin de la conférence et me dit qu’il veut se débarrasser de squelettes de soldats prussiens qui se trouvent chez lui. Des ouvriers communaux les avaient déterrés lors de travaux en 1982. Ils avaient été gardés dans des greniers successifs."
Ces restes humains se trouvent aujourd’hui aux Archives de l’Etat à Liège. Le directeur de l’institut médico-légal est venu les examiner. Même s’il n’y a que deux crânes, le médecin-légiste* Philippe Boxho est certain d’avoir affaire à quatre personnes, des hommes. Certains os portent des traces de blessures.
"S’ils sont issus du champ de bataille, il y a de fortes présomptions pour qu’ils soient morts dans cette bataille. Les os sont poreux. Donc ils sont anciens. Ca peut bien correspondre à des soldats napoléoniens. On a des lésions qu’on peut rencontrer sur les champs de bataille. Il y en a un qui est blessé au crâne."
Une blessure impressionnante
Cette blessure-là est impressionnante. Le soldat a reçu un coup, peut-être de sabre, en travers de l’oeil et de la joue gauches. "Il a été frappé avec un objet plat, rectiligne. Le coup est peut-être mortel, mais secondairement, par hémorragie. Il n’entre pas dans la boîte crânienne. Le type n’a pas survécu à cette blessure : les bords de la lésion ne sont pas consolidés. Ce sont des bords à vif qui n’ont pas fait l’objet d’une restructuration osseuse post-traumatisme".
* Ces os ont également été étudiés par Mathilde Daumas, anthropologue à l'ULB.