Leur boulangerie ne pouvait pas s’appeler autrement : "Au pagnon". Il y a quatre ans que Johan Cloesen et Margie Cauffriez ont repris cette enseigne, située au centre de Wasmes (Colfontaine). Quatre qu’ils ont fait du pagnon borain, leur spécialité. "C’est une pâte briochée à la cassonade, explique Johan Cloesen. On le situe entre le craquelin et la tarte au sucre. C’est une pâte assez épaisse et très moelleuse comparée à la tarte au sucre qui a une pâte très fine, avec beaucoup plus de sucre."
Ce boulanger de Wasmes a entrepris des démarches pour faire reconnaître le pagnon borain en tant qu’Indication Géographique Protégée (IGP). Ce label européen et sa cousine, l’AOP (Appellation d’Origine Protégée), permettent de garantir l’authenticité de spécialités régionales. En Wallonie, il existe, à ce jour, 5 produits labellisés : le beurre et le jambon d’Ardenne, le fromage de Herve, le pâté gaumais et la plate de Florenville. Une vingtaine d’autres spécialités sont en cours de reconnaissance. L’escavèche de Chimay, par exemple, devrait recevoir son IGP dans les prochaines semaines.
Protéger le savoir-faire authentique
Mais que changerait ce label pour le pagnon borain ? "On pourrait le faire connaître au-delà de la Wallonie. On a déjà des contacts avec la France, précise Johan Cloesen. Ça permettrait aussi d’avoir un produit typique pour tout le monde dans la région. Il y aurait des caractéristiques à respecter." Car aujourd’hui, tout le monde peut dire qu’il produit du pagnon borain, même si c’est en réalité une tarte au sucre. "Certains font un peu n’importe quoi. Ce n’est pas évident pour les touristes dans le Borinage de s’y retrouver."