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Waremme (D2 acff) a un plan de montée en tête

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Par Philippe Bughin

Waremme connaît quelques soucis au démarrage en D2 acff. Comme Tubize-Braine, qu’il recevra dimanche, dans un match qui sent un peu le soufre. L’équipe liégeoise, lanterne rouge ne panique pas. Avec l’appui du mécène José Lardot, elle a même un ambitieux plan dans ses cartons.

Comme Ganshoren dans la série, Waremme court toujours après un premier succès cette saison en D2 acff.  Après six sorties, l’équipe liégeoise occupe même la lanterne rouge, ayant surtout réussi à partager trois fois à domicile face à… Ganshoren, mais aussi les U23 de Seraing et Binche. Doit-on écrire qu’il y a le feu au lac sur place, au moment où se profile une confrontation particulière face à Tubize-Braine, occupé lui aussi à s’enfoncer dans la dernière partie du classement surtout en raison de nombreuses blessures ? Le joueur-entraîneur Steve Dessart n’est pas outre mesure inquiet. Pour lui, le déclic ne saurait tarder, à condition de mieux gérer un match, de mieux le terminer aussi. La qualité est présente, mais la constance dans le niveau de jeu reste perfectible. Avec un minimum de métier, d’intelligence et même d’envie, Waremme aurait déjà cinq points en plus aujourd’hui. A l’Union Namur, samedi dernier, mais aussi à Acren-Lessines un peu auparavant, la défaite est survenue au-delà de la nonantième minute de jeu.  A chaque fois derrière un penalty.
Contre les U23 de Seraing, les « Rouches » avaient pris l’avance par Max Julin au quart d’heure, avant de se retrouver à neuf contre onze dans le dernier quart d’heure à la suite des exclusions, pour deux cartes jaunes de Adel Bourard et Miguel Dachelet. Dans la foulée, Waremme s’est laissé aussi rejoindre à sept minutes du terme… sur penalty, par de jeunes adversaires pourtant bien contenus au départ. « Le président Patrick Ainseur m’a téléphoné en début de semaine pour me rassurer, raconte l’ancien joueur de Hamoir, l’Union Saint Gilloise, Hannut ou Visé. Le comité est derrière moi. Je ne baisse pas les bras. Attention, si, à un moment donné, la situation ne se débloque pas, que je me rends compte que le message ne passe pas mieux encore avec une grande partie du groupe, je saurai prendre mes responsabilités. Je suis sorti major de promotion lorsque j’ai réussi mon diplôme d’entraîneur Uefa-A, avec une grande distinction à la clé aussi. Je ne dis pas cela pour me mettre en évidence, restons humble. Le diplôme est une chose, réussir à bien conduire un groupe à un certain niveau national est une autre donnée. Mais je fais les choses avec sérieux et grande passion. J’ai de l’ambition, il y a un projet de belles infrastructures et surtout de montée à court terme à Waremme, c’est aussi cela qui m’attire. Il est donc temps de se bouger ».

« A 41 ans, je suis proche d’un retour comme titulaire sur le terrain »

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Steve Dessart n’était pas content du tout de ses troupes lors de la deuxième période à l’Union Namur. Certains ne suivent pas les consignes, d’autres prennent un peu trop les choses avec dilettante. Trop souvent, jusqu’ici, les joueurs oublient de « tuer » le match. Dès ce mardi à l’entraînement, il a mis chacun devant ses responsabilités. Actuellement, seulement deux ou trois joueurs sont sûrs de leur place. La concurrence s’est réduite depuis la fin de carrière du leader Maxime Raskin (soucis récurrents de genou opéré à multiples reprises des croisés), l’arrêt d’Amand Rennotte (1m95 !), qui préfère se consacrer à ses études d’ingénieur, la fracture à la main de Lucas Dichiara voire les hauts et les bas du pivot Erwin Senakuku. Le week-end dernier encore, Adel Bourard, venu de Stockay cet été n’était pas repris, tout comme les jeunes Zakaria Cheriet ou Rodrigue Rihon« Personne n’est sanctionné, mais un statut de titulaire, cela se gagne dans la durée. Erwin Senakuku, qui nous a été amené par le mécène José Lardot en compagnie de l’ancien joueur de Zulte-Waregem, le défenseur Miguel Dachelet m’a dit être en ordre avec son genou. Ce ne serait pas lui rendre service de le titulariser d’emblée fin de semaine puisqu’il resté sans jouer depuis près d’un mois. En dehors de Max Julin, qui était sur le petit banc la semaine dernière à l’Union Namur, je manque d’un vrai numéro neuf. C’est à un point tel que je suis proche d’un retour sur le terrain à 41 ans alors que j’avais acté ma fin de carrière en fin de saison dernière. J’ai déjà refait l’une ou l’autre apparition, mais ici, il est possible que je vienne prêter main forte dès l’entame d’une rencontre. J’attends davantage sur les ailes des nouveaux venus Mamadou Gueye (Gosselies) et Didier Amou Djaba (Bas-Oha). Il faut être patient avec eux car sortir du lot en bas de classement de la D3 acff ne garantit pas d’être à l’aise un échelon plus haut. Par la force des choses aussi, j’ai déjà donné la chance aux deux gardiens du noyau. Tout le monde doit se sentir concernés, sur le qui-vive. Le jeune Rihon a sorti un bon match face à Binche. Il vient du noyau de la P2. Il a fait l’effort de prendre du muscle durant l’été. C’est un exemple pour ses camarades qui évoluent en provinciale. J’en convoque chaque semaine à l’entraînement pour me faire une idée. Je leur répète qu’il faut être patient. Qu’on ne passe pas de P2 en D2 d’un coup de baguette magique. »

Avec un ou deux joueurs d’expérience en plus en décembre ?

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Steve Dessart dit encore être emballé à l’idée de voir enfin arriver la saison prochaine un nouveau terrain synthétique à Waremme. L’actuel est tellement en bout de course qu’il ne donne plus l’avantage de jouer « à la maison » pour son équipe.
Et puis, comme pour inciter tous les joueurs du noyau A à se remuer et bien s’installer dans l’équipe d’ici la fin de l’année, il annonce, au passage que l’arrivée d’un voire deux joueurs d’expérience sont envisagés par la direction sportive en vue du prochain mercato de mi-championnat.
« Sauf si d’ici là, le groupe actuel prouve à sa direction qu’il y a, en interne tout ce qu’il faut pour terminer la saison sans souci dans la colonne de gauche. »
On l’a deviné en lisant ces lignes : le Waremme de ce championnat doit sortir au plus vite de la zone rouge et révéler au fil des matches des pions incontournables pour la saison 2023-2024.
Car celle-là sera sans doute l’année des vraies ambitions de montée, semble-t-il.

« Ce n’est pas faux, embraye Henri Verjans, beau-frère de Jean-François De Sart et directeur sportif à Waremme depuis six ans. Par le passé, le club a pu évoluer en D3 nationale, en compagnie d’équipes néerlandophones. On aimerait retrouver au moins le niveau de la Nationale 1.
Notre commune a une vraie fibre sportive avec des clubs de volley et de basket à un haut niveau national aussi. Nous attendons depuis longtemps l’arrivée d’un nouveau synthétique.
L’actuel est en fin de vie avec la présence régulière de nos joueurs – Waremme compte 360 jeunes répartis en 26 équipes -, des écoles comme l’IPES ou encore, à un moment donné le passage du RFC Liège. Le terrain en herbe à côté n’est plus en ordre non plus. En principe, tout cela aura un autre visage dès l’été 2023.
Pour le reste, le stade
Leburton est doté d’une grande tribune de 3000 places, ce qui est indispensable lorsqu’on envisageable une licence au niveau supérieur. Nous disons aussi merci à nos édiles qui prennent en charge l’électricité, le chauffage et l’eau.  Plus encore aujourd’hui, c’est tout sauf un luxe. »

José Lardot, d’abord en observateur 
durant une saison

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Evidemment, si Waremme parle de nouvelles ambitions, c’est aussi parce qu’en coulisses, le Givois José Lardot, dirigeant principal de Meuse Travaux, une société spécialisée dans les travaux hydrauliques, de génie civil, de terrassements, de plantations, curage et entretien des cours d’eau non navigables et des étangs a débarqué sur place un peu avant l’été dernier avec son habituel bras droit David Camerini. L’ancien homme fort de Solières, du RFC Huy, de la RUW Ciney ou Hemptinne-Eghezée ne fait actuellement pas (encore ?) partie du conseil d’administration, dirigé par le président Patrick Ainseur. Avec sa société, José Lardot est arrivé comme partenaire commercial important, le deal initial étant qu’il observe la situation durant une saison, avant de s’investir et d’investir davantage une fois les infrastructures améliorées.
« Ce qui reste envisageable à Waremme ne l’était plus à Solières et ne le sera pas nécessairement avec la fusion Solières-Huy, note prudemment Henri Verjans. José sera bien sûr un plus, mais tout ne repose pas sur sa seule personne. Nous sommes quatorze dans le conseil d’administration. Certes, celui-ci a besoin d’être rajeuni, mais il y a des pistes. Sportivement, nous avons toujours pu compter sur des joueurs qui ont eu une formation élite. Ceux là plus ceux que nous formons peuvent également nous faire jouer dans une autre partie de tableau demain. »
Puisque bien des choses sont appelées à changer demain, reste donc aux acteurs du moment à ne plus trop jouer avec le feu en bas de classement de la D2. Cela apaisera en haut lieu, quoi qu’on puisse raconter.

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