Jam

Walter Astral : voyage dans l’univers cosmique et barré de deux druides du son

© Lucie Bascoul

Par Aline Glaudot via

Des dires de Tristan et Tino, les deux drôles d’oiseaux derrière cette étrange formation musicale, Walter Astral "est un explorateur céleste, arpentant des mondes parallèles en traversant des trous de vers cachés dans des séquoias géants". On a profité de leur passage remarqué lors de la première Fifty Session de la rentrée pour discuter avec ces deux druides de la musique. Leur premier EP "Hyperdruide" sonne comme une rencontre ensorcelante entre la planète pop psychédélique et l’univers de la techno et de l’acid.

 

Salut les garçons, avant d’en venir à votre formation, une rapide présentation ?

Tristan : Moi c’est Tristan, je fais de la musique électronique. A la base j’avais un projet qui s’appelait Zaspéro, je faisais de la house music en solo. J’avais aussi un autre projet qui s’appelait Ovhal44, un duo techno où nous étions habillés en cosmonautes et nous racontions un voyage façon Star Trek en même temps que de faire un live machine technoïde.

Tino : Moi c’est Tino, je viens de Paris et je fais de la musique depuis super longtemps. J’ai également un groupe de rock psyché, Polycool. Je viens plutôt du rock et de la pop et je joue du banjo dans Walter Astral.

Quel est le point de départ de cette alchimie, de ce coup de foudre musicale ?

Tino : En vrai, on était déjà copain, on aimait déjà ce que l’un et l’autre faisaient, le coup de foudre était déjà présent.

Tristan : Tout a commencé durant les confinements, où nous nous sommes retrouvés à la campagne tous les deux, sans envie de résidence particulière. On a commencé à faire notre premier morceau ensemble sous forme de jam. Il s’agissait du morceau "Le Feu", un morceau un peu abandonné à la base. Je l’ai fait écouter à Luc, notre manager, et il a adoré et nous a encouragés à former un groupe. On n’y avait même pas encore pensé. De là, tout s’est enchaîné hyper vite. Une rencontre hyper naturelle.

Tino : Une alchimie fortuite et naturelle, cosmique.

Loading...

Walter Astral est "un explorateur céleste, arpentant des mondes parallèles en traversant des trous de vers cachés dans des séquoias géants. Il rencontre des hommes-bougies, des sorcières et des druides, une étoile qui vit dans un arbre, qui l’accompagneront au cours de sa quête mystique." Ce sont vos mots ? (ndlr : accrochez-vous)

Tristan : C’est clairement nos mots… (rires). Walter Astral c’est avant tout une rencontre, c’est quelqu’un que nous avons rencontré dans le monde des rêves. C’est un personnage qui est apparu alors que nous prenions notre petit-déjeuner. Je me souviens me réveiller le matin dans notre maison de campagne, juste avant je venais de rêver de la même situation : on était autour de la table avec notre bol de Cheerios et celui-ci se met à tourner à toute vitesse, comme un vortex. Tino me dit, "c’est dingue j’ai fait le même rêve que toi" et il continue à m’expliquer son rêve : "là, tu as un bateau qui est sorti, un bateau trois mats" et je confirme et on continue : "et là, il y a un petit mec, un petit druidos qui en sort et qui se présente "Salut je m’appelle Walter Astral, je suis un explorateur du multivers".

Tino : Du coup on s’est dit qu' après un rêve comme ça en commun, on ne pouvait pas passer à côté.

Walter Astral c’est donc le druide que l’on représente, nous sommes ses apprentis.

Quelles sont vos influences respectives que vous aimez réinjecter dans votre musique ? Vous revendiquez pas mal King Gizzard & The Lizard Wizard,… On vous souhaite d’être d’ailleurs aussi prolifiques qu’eux !

Tino : Ahha, alors eux, ils n’ont aucune demi-mesure ! Tu as parfois carrément du mal à suivre tellement ils sortent d’albums. Mais oui, KG c’est clairement une super bonne réf, une réf commune. Leur musique nous a connecté quand on cherchait des sons pour Walter Astral. On aimait ce type de rock un peu désert qui s’aventure même parfois dans la musique électronique.

Tristan : Moi j’ai un grand amour pour Acouphènes, un artiste qui a un son qui s’appelle Aurore. Faut vraiment digger; c’est un mec qui faisait de la micro-house et qui a fait un album qui s’appelle Aurorama. C’est de la musique cinématographique et dansante, c’est très particulier comme musique et c’est un truc qui m’inspire énormément dans la manière dont on produit nos morceaux. Il n’est pas très connu mais je l’écoute en tant que référent.

Tino : Et puis on adore ce que font Flavien Berger et Altin Gün.

Walter Astral aime jouer d’une sorte de banjo qui sonne totalement oriental dans vos compo… C’est quoi l’histoire derrière cet instru ?

Tristan : Son histoire d’origine est marrante, c’était le banjo de mon père qu’il a eu à ses 20 ans. C’était l’instrument le plus bruyant qu’il ait trouvé pour faire la fête. Il vient du sud-ouest, c’était pour faire entre autres les Bandas ! Il faisait énormément de bruit avec son banjo, qui, apparemment a toujours sonné comme une casserole. Mais il s’avère que pour faire de la mélodie, il avait quand même un truc… Ceci dit, il a vieilli pendant 30 ans dans un grenier, pris l’humidité et est devenu encore plus naze.

Tino : Du coup, pendant le confinement, quand on était enfermé ensemble, on jamait avec tout et n’importe quoi et on a commencé à vider progressivement les stocks d’instruments autour de nous. On est tombé sur ce banjo incroyable et on a tripé sur son côté un peu detuné, qui a un côté un peu sitar et on a décidé de construire une chanson autour. Le morceau "Le feu" est né.

Aucune réf orientale mais à postériori, on a appris que le banjo était utilisé dans des formations de musiques traditionnelles turques, marocaines… Il est à la fois utilisé dans la country aux Etats-Unis et en Turquie aussi il a sa place dans les musiques d’instruments traditionnels. Tout est affaire de gammes et des suites d’accords que tu choisis.

Il y a un délire autour des éléments chez Walter Astral… Vous pouvez nous expliquer un peu ?

Tristan : ça a découlé un peu naturellement. On a écrit le morceau "Le feu", d’une espèce de passion commune pour le feu. On se retrouvait toujours autour dans la maison de campagne où on a passé 6 mois. Tous les soirs, c’était le rituel du feu, de jam avec ce banjo. Petit à petit on s’est dit que ça serait cool d’avoir des paroles autour de cet élément et elles sont venues assez naturellement. Du feu a découlé tous les autres éléments. Vu qu’on a vécu avec un rythme de vie dans la nature, plus calme et plus doux qu’à la ville, les 4 éléments nous ont vachement inspirés. On aimait l’idée de parler de l’humanité à travers ces éléments fondateurs.

Tino : Il y a toujours un double sens autour de ça, ça nous a cadrés dans la création. On savait où on allait dans les thématiques, les textures de son. C’est agréable de savoir que quand tu vas jouer l’eau ou la terre, ça va sonner différemment. C’est créatif et pratique comme angle.

Qu’est-ce que vous avez envie de transmettre à votre public sur scène ?

Tino : Qu’il entre en transe, en totale communion.

Tristan : C’est assez incarné, on joue des personnages, des druides. On essaye de faire entrer le public dans notre hutte, dans notre univers cinématographique et théâtral. D’arriver à lui faire fermer les yeux et danser !

Inscrivez-vous à la newsletter Jam

Recevez chaque semaine toutes les actualités musicales proposées par Jam., la radio "faite par des êtres humains pour des êtres humains"

Tous les sujets de l'article

Articles recommandés pour vous