Entre ombre et lumière, harmonie et chaos. CRITIQUE***
Un immense disque solaire s’éteint peu à peu à l’horizon. Comme des ombres, des corps se profilent à contre-jour sur ce fond orangé. Une humanité sur le point de disparaître, elle aussi ? Tout au long du spectacle, Serge Aimé Coulibaly jouera avec des images fortes aux significations multiples, sans jamais imposer une interprétation unique.
Bientôt le plateau s’éclaire et, dans une explosion de couleurs et de sons, nous dévoile les dix danseurs et les trois musiciens. Surgissant du sol, un danseur se confronte au groupe : la violence de ce face-à-face s’inscrit dans les corps qui se tordent, parcourus d’une transe sauvage. Un deuxième lui succède, et c’est tout le contraire qui s’exprime : l’homme est accueilli, fêté, et tous s’approprient ses mouvements. La peur de l’autre a été vaincue, et la communauté des humains peut tenter de construire un futur. Mais par quels moyens, quels chemins ? Certains escaladent un rocher d’or. D’autres choisissent une ceinture d’explosifs. D’autres encore cherchent, égarés, une issue, se fuient, se poursuivent en une folle sarabande. Plutôt que de donner des réponses, le spectacle invite au questionnement face à "wakatt" (qui signifie "notre temps").