Commercialement viable. C'est par cette expression que Google et YouTube justifieront dans un mois la suppression possible d'une chaîne YouTube qui ne rapporte pas assez à la plateforme.
L'information a été publiée par YouTube sur son site (en anglais par ici, mais également en français), et aurait pu passer inaperçue. On sait que très peu de personnes prennent réellement le temps de lire les conditions d'utilisations, de YouTube ou de tout autre produit ou service.
Mais c'était sans compter sur la curiosité de certains internautes, qui ont remarqué ce nouvel ajout problématique.
Clôture de compte par YouTube pour modification du Service : YouTube peut clôturer votre accès ou l'accès de votre compte Google à tout ou partie du Service si nous avons des motifs raisonnables de croire que la mise à disposition du Service n'est plus commercialement viable.
En d'autres termes, une chaîne jugée "plus commercialement viable" pourrait également mener à la suppression du compte Google associé (et donc Gmail, GSuite, etc.) de l'utilisateur. Sur Twitter, les messages concernant cette nouvelle règle soulèvent de très bonnes questions.
Que représente réellement, selon YouTube, "un motif raisonnable" ? Sur quelle base la plateforme juge-t-elle un compte "plus commercialement viable" ? Par rapport à quelles autres chaîne ou barèmes "commercialement viables" ? Et qu'en est-il des chaînes systématiquement démonétisées, et qui de fait ne rapportent rien à YouTube ?
YouTube n'a pas (encore) réagi. Mais cela prouve une fois de plus que la plateforme, qui a bien du mal à modérer son contenu haineux, violent ou problématique mène également une autre guerre. Une guerre basée sur l'argent, et dont les victimes seront les "petits" utilisateurs.
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MISE À JOUR : YouTube a précisé sur Twitter que la plateforme ne comptait pas supprimer des chaînes commercialement "non viables" : "Pour clarifier, la section "commercialement viable" ne concerne pas la suppression de comptes qui ne rapportent pas d’argent ou le programme partenaire YouTube". Il s'agit tout simplement de la fermeture de services proposés par YouTube et Google, et non du contenu des utilisateurs. L'entreprise insiste donc sur le fait que ces nouvelles règles "n'affecteront ni les créateurs de contenus ni leurs abonnés".