Pourtant, sur l’immigration par exemple, elle a été sur une ligne très dure de la droite traditionnelle. Elle a parlé de vouloir "construire des murs".
Mais elle a surtout déclaré qu’il n’y a "pas de fatalité. Ni au grand remplacement ni au grand déclassement. Je vous appelle au sursaut." Cette référence directe à Zemmour "dont elle a cherché à se distinguer", n’a laissé personne indifférent, faisant les Unes de la presse française. Comme l’explique France Info, la référence au "grand remplacement", théorie complotiste de l’extrême-droite, n’avait jamais été utilisée par un représentant LR.
"C’est à la fois faire, dans la même phrase, un strike entre Emmanuel Macron pour le grand déclassement et à Eric Zemmour pour le grand remplacement", pointe Bruno Jeudy.
"Pour le premier tour en tout cas, ses véritables adversaires sont Marine Le Pen ou Eric Zemmour, puisque dans les derniers sondages elle est toujours au coude-à-coude avec eux", analyse Marc Sirlerau.
Soutiens, m’entendez-vous ?
Si au début de sa campagne, il y a eu "un petit moment d’euphorie" autour de la candidature de Valérie Pécresse, avec des sondages la créditant entre 14 et 16 points d’intentions de vote, voire un sondage qui la plaçait au deuxième tour, il semble que l’état de grâce laisse place aujourd’hui à celui de la difficulté.
Actuellement, les sondages ne sont pas en odeur de sainteté pour la candidate. "Aujourd’hui, c’est véritablement un match à trois qui se joue. Personne ne peut dire si ce sera Marine Le Pen, Valérie Pécresse voire Eric Zemmour, qui a une petite dynamique (qui se trouvera au deuxième tour, ndlr)".
L’autre grande problématique pour Valérie Pécresse, c’est l’affirmation de ses soutiens au sein de sa famille politique. Et surtout d’un en particulier, "le parrain de la droite" : Nicolas Sarkozy.
Il faut dire que ce dernier se fait attendre. Longuement. "Il y a un énorme doute sur Nicolas Sarkozy. Et ça pour le coup, c’est un énorme problème pour Valérie Pécresse", pointe Bruno Jeudy. "Ça reste quelqu’un qui a une aura, un véritable ascendant sur sa famille politique", ajoute-t-il.
A la veille du meeting, l’ex-président et la candidate se sont vus. C’était prévu. Mais, selon les observateurs, il se chuchote qu’il n’est pas particulièrement fan de la candidate, lui préférant Rachida Dati ou encore Rama Yade, anciennes membres de son gouvernement. "Ce qui est étonnant c’est qu’il ne soit pas derrière elle maintenant. Elle en aurait bien besoin", indique Marc Sirlerau.
Et ça, Valérie Pécresse le sait. Elle n’est pas assez solide dans la compétition pour se passer de ce soutien.