La tempête Ciara a à son tableau de chasse un grand nombre d’arbres ce week-end. Par exemple, les fortes rafales de vent allant jusqu’à parfois 120 km/h sur le pays ont eu raison de l’équilibre légendaire d’un vieux chêne dans le parc du campus de l’Université Gembloux Agro-Bio Tech. "Il s’avère qu’à l’intérieur du tronc se développait toute une colonie de champignons. Ils ont fragilisé l’arbre à la hauteur d’une ramification entre deux grosses branches. Le chêne s’est cassé en deux et est tombé", explique Philippe Lejeune, professeur et expert en foresterie tempérée.
Ce triste sort n’est malheureusement pas réservé uniquement aux individus malades pendant les périodes venteuses. Que ce soit les hêtres, les épicéas, les pins, les arbustes, les jeunes pousses ou les arbres anciens, lorsqu’ils sont exposés aux rafales, peuvent vaciller. "Arrivé à une certaine vitesse, le vent aura un effet mécanique sur les arbres. On rencontre dans nos forêts des arbres dont la hauteur peut atteindre 40 à 50 mètres. Au-delà d’une certaine hauteur, le vent peut les faire tomber", déplore le professeur. "La profondeur des sols entre également en jeu, si l’enracinement est moins profond. L’accrochage est donc inévitablement moins important. S’il a beaucoup plu, le sol détrempé peut accentuer le phénomène. Pour les résineux, leur cime se charge d’eau, l’effet levier est donc plus important".
Une vingtaine d’arbres tombés à Bruxelles
À Bruxelles, ce lundi matin déjà, des élagueurs tronçonnaient les branches d’un marronnier couché sur un petit chemin. Comme lui, dans les parcs de la capitale, une vingtaine d’autres spécimens ont été déracinés ou ont éclaté. "Toute la région est touchée. Les arbres qui sont tombés n’étaient pas tous malades, il y a vraiment des arbres sains qui ont basculé, d’autres ont eu leur cime brisée", commente Janet Karapetian, la responsable de l’entretien et de l’expertise du patrimoine arboré chez Bruxelles-Environnement.