Réduire de manière drastique le nombre de voitures en circulation en ville, c’est avant tout chercher à améliorer la qualité de l’air et, avec elle, la qualité de vie.
Compacte, verte, sans voiture, la ville idéale pour le climat pourrait un jour devenir une réalité mais le chemin est long. Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Lund, en Suède, publiée par Science Direct, met en exergue des mesures particulièrement efficaces pour réduire le trafic automobile en centre-ville. Parmi les plus performantes figurent l’introduction d’un péage urbain, ainsi que la création de rues sans voitures et de pistes cyclables séparées.
Au terme de leur étude, les chercheurs aboutissent à pas moins de 12 mesures à prendre pour réduire considérablement le nombre de voitures en circulation dans l’espace urbain.
- Taxer les embouteillages
Cela peut prendre plusieurs formes, à commencer par la mise en place d’un véritable péage pour entrer et circuler en ville. Londres, qui est pionnière en la matière, aurait ainsi réduit de 33% le trafic automobile en ville, simplement avec cette mesure. Les recettes générées par cette taxe pourraient être utilisées pour des investissements dans les transports publics ou la mise en place de nouvelles infrastructures pour les mobilités douces.
- Optimiser les places de stationnement
De nombreuses villes, en Europe, ont déjà décidé de supprimer des places de stationnement et ainsi de modifier les voies de circulation correspondantes. L’idée est de pouvoir remplacer ces places de parking par des rues sans voitures, des pistes cyclables voire même des voies piétonnes. De cette manière, une ville comme Oslo a réussi à réduire de près de 20% le trafic automobile en trois ans.
- Limiter les zones de circulation
De plus en plus de grandes villes limitent l’accès à leur hypercentre aux voitures. C’est notamment le cas de Rome, Bruxelles a créé un grand piétonnier et prochainement Paris devrait faire de même. Le but est de favoriser l’utilisation des transports publics en limitant l’accès des voitures au centre-ville aux seuls résidents ou aux professionnels. A Rome, cette politique a permis de réduire le trafic automobile de 20% durant les heures de restriction. Tout comme pour le péage, les amendes qui en découlent peuvent servir au développement des transports en commun et des mobilités douces.
- Offrir des services de mobilité aux banlieusards
Pour des raisons professionnelles, de nombreux banlieusards ont l’habitude de prendre leur voiture pour se rendre de chez eux à leur lieu de travail, en centre-ville. Dans plusieurs villes, comme Utrecht aux Pays-Bas, les autorités locales et les entreprises privées collaborent pour fournir des abonnements gratuits aux transports publics à leurs employés, ainsi que des navettes privées pour relier les arrêts de transport en commun aux lieux de travail. Plus d’un tiers de ces banlieusards auraient ainsi renoncé à prendre leur voiture en semaine pour aller travailler.