Psychologie

Vivre dans un logement mal chauffé peut nuire à la santé mentale

Vivre dans un logement mal chauffé peut nuire à la santé mentale.

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Par RTBF avec ETX

Si vous avez pris la résolution de traverser l'hiver sans chauffage, veillez toutefois à vous changer les idées, histoire de garder le moral. Car comme le suggère une nouvelle étude, le froid aurait aussi un impact sur notre santé mentale.

Cette énième crise dont on se serait bien passé...

Vous avez décidé de ne pas chauffer votre logement cet hiver ? La planète et votre portefeuille vous remercient. Mais prenez garde toutefois à ne pas sombrer dans la déprime. Une étude réalisée en Angleterre par deux chercheuses australiennes mentionne en effet un lien entre un logement froid et un risque de voir notre santé mentale se dégrader.

L'enquête part du constat que le fait de vivre dans un logement non chauffé peut aller jusqu’à provoquer une détresse psychologique.

D'après l'étude réalisée par ces chercheuses du Centre australien de recherche sur le logement, la probabilité de ressentir une détresse mentale liée au froid a doublé chez les personnes qui n'avaient jamais rencontré de problème de santé mentale par rapport au début de la recherche mais a triplé chez celles plus vulnérables sur le plan psychique.

Les facteurs relèvent plus d’un constat social que scientifique. L’étude explique notamment que ce stress d'ordre social peut être ressenti par les personnes en situation de précarité économique ou isolées (étudiants, demandeurs d'emploi, parents seuls, personnes âgées) ainsi que les minorités ethniques. Ou encore les personnes dans un contexte social tendu par les multiples crises que nous traversons (sanitaire, écologique, économique, politique).

Stress, fatigue et vie sociale réduite

"Vivre dans une maison froide peut affecter votre santé mentale de plusieurs façons. Pour beaucoup, les frais de chauffage sont une source de stress et de pression financière. Le fait de ne pas pouvoir chauffer confortablement sa maison et sa famille réduit le sentiment de contrôle et d'autonomie sur son environnement. Les personnes qui ne sont pas en mesure de chauffer leur maison adoptent souvent des mécanismes d'adaptation qui limitent leur vie sociale, par exemple en n'invitant pas leurs amis et en se couchant tôt pour avoir chaud. Et beaucoup de gens sont tout simplement épuisés par la corvée d'un hiver entier passé dans un froid inconfortable", détaillent les autrices de l'étude dans un article publié sur le site internet du média The Conversation.

"Un deuxième pull ne suffira pas "

À l'heure où tous les citoyens sont invités à réaliser des économies sur le plan énergétique et à moins chauffer leur logement, cette étude met toutefois en lumière les personnes vulnérables, habituées à peu, voire pas du tout chauffer leur logement car exposées à des conditions de précarité économique depuis plusieurs années... soit bien avant la crise énergétique et l'incitation à la sobriété.

"Enfiler un deuxième pull ne suffira pas à faire passer l'hiver à de nombreux Britanniques. Et les troubles de la santé mentale ne sont qu'une conséquence parmi d'autres", alertent les autrices de l'étude.

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