Vitaly Starikov : Participer au concours Reine Elisabeth est un rêve pour tout musicien, c’est l’un des plus prestigieux concours du monde. On prépare ce concours depuis toujours, c’est le travail d’une vie. Je pense avoir la moitié d’un répertoire et la moitié des capacités pour jouer ce concours.
Cette année est particulière pour nous, candidat car sans public, il n’y a pas cette connexion avec le public. Durant ma prestation à la demi-finale, j’ai essayé de m’imaginer le public présent et de transformer le jury présent mentalement en une audience. Et ça m’a aidé un peu…
Comment s’est déroulée cette année sans concert ?
C’était très difficile de ne pas pouvoir faire de concert mais j’ai profité de quarantaine pour apprendre de nouveaux morceaux. J’ai beaucoup joué des romantiques allemands, Schubert, Litz, Brahms. J’ai également joué des concerts en ligne, c’est ce qui m’a aidé à me préparer pour la compétition. Ce que j’aime avec ce concours, c’est l’opportunité qu’il donne aux candidats. En effet il leur permet de jouer des compositeurs contemporains. C’est une musique que j’aime vraiment bien.
Pour la finale, j’ai choisi le concerto n°1 de Tchaïkovski, c’est une musique assez populaire mais qui ouvre un grand champ d’interprétation. Mais je l’ai aussi choisi parce que je pense avoir un lien particulier avec cette musique.
Le premier jour dans la Chapelle est particulier, je n’ai aucun contact avec l’extérieur, sans téléphone ni ordinateur, c’est une ambiance bénéfique pour ma préparation. Je suis concentré sur ce que je vais jouer.
La musique contemporaine (de l’imposé) a beaucoup de liens avec la nature et avec les compositeurs français comme Debussy ou Ravel. Il y a beaucoup de sons rappelant la forêt, les jardins, la nature. Je vais profiter de mon séjour ici pour marcher, me balader, respirer mais aussi me préparer.