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Violences faites aux femmes : 5 chiffres qui donnent le vertige

(Ceci est une prétexte)

© Getty image

Par Johanna Bouquet via

Ce 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors certes, ce n’est pas seulement le 25 novembre qu’on peut parler de ce sujet, mais c’est l’occasion de se poser pour faire le point et mettre en lumière un fléau systémique qui touche toutes les couches de la société, partout dans le monde. Et pour se rendre compte de cela, il suffit de se pencher sur quelques chiffres des violences physiques et sexuelles exercées à l’égard des femmes. Ces chiffres donnent le vertige. Même si en Belgique, des statistiques consolidées sur la question n'existent pas.

18

18, c’est le nombre de femmes en Belgique qui ont été victimes de féminicides, celles qui sont mortes sous les coups d’un conjoint ou d’un proche en 2021. Et depuis le début, 6 enfants sont décédés dans le contexte de violences conjugales, selon Stop féminicides.

Le fait est qu’en Belgique il n’existe pas de statistiques officielles permettant de connaître les chiffres exacts.


►►► A lire aussi : Données statistiques sur les violences envers les femmes : la Belgique à la traîne ?


Résultat : c’est le blog Stop féminicides qui recense le nombre de "femmes mortes parce que femmes", à travers les articles de presse. Ce qui ne permet pas d'avoir une réelle vue sur l'ampleur des féminicides dans le pays.
 
Selon Stop féminicides, depuis 2017, 147 femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire, rappelle le Vif.
 

50.000

50.000, c’est le nombre de femmes qui ont été assassinées par un conjoint ou un membre de leur famille au cours de l’année 2017, selon les Nations-Unies. ONU femmes ajoute que si les hommes sont le plus victimes d’homicides (81% contre 19%), "ce sont les femmes qui sont le plus assassinées par leur partenaire intime ou un membre de leur famille (64% de femmes, contre 36% d’hommes)".
 

35%

35% des femmes dans le monde ont été victimes de violences physiques ou sexuelles, soit plus d’une femme sur 3, selon l’Organisation mondiale de la santé. Toujours selon l’OMS, au moins 38% des meurtres commis à l’égard des femmes le sont par le partenaire.

Au sein de l’Union européenne, une vaste étude qui avait été menée par l’Agence européenne des droits fondamentaux en 2013 indique que, "31% des femmes ont subi des violences physiques de la part d’un partenaire ou d’un non-partenaire depuis l’âge de 15 ans. Cela représente environ 13 millions de femmes", comme l’explique Amnesty International. C'est plus que la population totale de la Belgique.

20%

En Belgique, face au manque de statistiques officielles, un sondage réalisé en 2020 par Amnesty international et SOS Viol montre qu'en Belgique, 20% des femmes ont été victimes de viol et "près de la moitié des Belges (47%) ont déjà été exposé·e·s à au moins une des formes de violences sexuelles" de l’insistance à caractère sexuel à l’attouchement sur un lieu public ou encore le viol.

Toujours selon Amnesty international, qui cite cette fois des données officielles, 53% des plaintes pour viol ont été classées sans suite en Belgique.

73%

Selon un rapport de l’ONU datant de 2015, 73% des femmes ont déjà été confrontées d’une manière ou d’une autre à de la cyberviolence ou bien elles en ont été victimes. Et l’ONU indique également que ce sont les plus jeunes femmes, entre 18 et 24 ans, qui sont le plus souvent exposées à ce genre de menace. Selon Amnesty international, c’est une femme sur 4 qui a été directement victime de cyberharcèlement.

En Belgique, en 2019, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes recensait 2349 signalements, dont 254 plaintes. C’était déjà trois fois plus qu’en 2018. Et selon l’Institut, il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg car beaucoup de victimes ne se signalent pas. Près de sept signalements sur dix ont été introduits par des femmes.

De plus, les vagues de confinement depuis le début de l’épidémie ont augmenté ce phénomène de cyberharcèlement.

Ce jeudi, l’équipe en charge de la politique du genre à l’UCLouvain publie une carte blanche intitulée : "Vers une université exempte de (cyber) violences basées sur le genre".


►►► A lire aussi : Violences envers les femmes : l’Université n’est pas épargnée par les cyberviolences, "ce n’est pas une tour d’ivoire"


Dans cette carte blanche, on peut y lire que des interventions dans les médias. "'Pour qui vous prenez-vous ?' 'Grosse pétasse ridicule'. C’est avec ces mots que, trop souvent, le grand public accueille l’expertise des femmes académiques". Voici comment débute cette carte blanche. Et si les signataires reconnaissent volontiers que les hommes sont aussi victimes de cyberharcèlement, le prisme n’est pas le même, ce n’est pas leurs compétences scientifiques, ni leur légitimité à prendre la parole qui sont remises en question. C’est donc, selon les signataires, une violence sexiste.

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