L'affaire est donc bouclée sur le plan judiciaire, mais la réaction, ou plutôt l'absence de réaction de l'université, selon les proches de la victime, pose question. Plusieurs quotidiens flamands (les journaux Mediahuis) révèlent ce week-end avoir appris que le service de médiation de l'université, ainsi que le doyen de la faculté de Psychologie et pédagogie (de laquelle dépendait ce professeur), avaient été mis au courant du récit de l'étudiante dès 2016. Au-delà d'un entretien avec le professeur, il n'y aurait eu aucune réaction. À noter qu'il n'y avait cependant pas non plus eu de plainte auprès de la police.
Ce n'est qu'en mars 2018 que l'affaire revient vers l'université, quand les parents de la jeune fille, ayant appris ce qu'il s'était passé, contactent Luc Sels, devenu entre-temps recteur, pour porter les faits à son attention. Il y a un nouveau contact avec le service de médiation, et la jeune fille, suivant les conseils de ce service, finit par porter plainte. Alors que le professeur de pédagogie est alors officiellement suspecté de viol, il faudra encore plusieurs mois avant que l'université ne le mette en "non-actif", en septembre 2018, lui permettant même entre-temps d'aller réceptionner un prix au nom de l'équipe de professeurs.
La ministre Zuhal Demir affirme, via communiqué, ne pas pouvoir accepter "le silence assourdissant du rectorat actuel", duquel elle n'aurait pas reçu de réponse ce week-end. Elle compte donc retenir, dans l'attente de clarté, un subside relevant des agences qui tombent sous ses compétences, qui était prévu pour des travaux relatifs à l'occasion des 600 ans de la KU Leuven. "Les subsides sont inscrits au budget flamand, mais l'accord de coopération pour les affecter doit encore passer au gouvernement", indique le porte-parole. La ministre a donc simplement décidé "de ne pas l'amener au gouvernement, jusqu'à nouvel ordre". Pour la ministre, "les personnes qui savaient ce qu'il s'était passé et se sont tus n'ont pas leur place dans le monde académique", justifie-t-elle.