Une justice transitionnelle mise en place début janvier enquête sur les crimes commis sous le régime de l'ancien président Yahya Jammeh (1994-2017).
C'est l'événement le plus populaire en Gambie. Depuis son lancement le 7 janvier 2019, la retransmission des auditions de la Commission vérité, réparations et réconciliation passionne les Gambiens. Ils suivent les sessions à la télévision, à la radio, à travers les réseaux sociaux ou en se rendant directement au siège de la Commission.
Ce qui se joue en direct, c'est une mise à nue des rouages de la dictature dirigée par l'ancien président Yahya Jammeh. Les protagonistes et les victimes sont invités à venir témoigner sur les crimes qu'ils ont commis ou subis. Chaque détail permet de comprendre la mécanique du régime dictatorial. "Plus jamais ça", interpelle le slogan de la Commission.
Ecouter sans juger
Certains témoins sont venus devant la Commission pour avouer des crimes et sont repartis sans être inquiétés. Car la Commission vérité et réconciliation n'est pas un tribunal, et elle ne mène pas de "chasse aux sorcières" comme aime à le répéter l'avocat général Essa Faal, un Gambien venu de la Cour pénale internationale. C'est au procureur et ministre de la Justice de décider d'éventuelles poursuites. Le rôle de la Commission est de mettre tout en œuvre pour faire advenir la vérité.