Pierre Rapsat a considérablement marqué le public belge avec ses mélodies imparables et ses différents exploits sur scène. Mais une grande énigme entoure souvent sa carrière : comment n'a-t-il pas réussi à percer dans les autres pays francophones ?
"Il a fait une carrière sur la Belgique, c'était un précurseur. Beaucoup font cela maintenant, c'est le cas de Typh Barrow, de Suarez et de Puggy qui arrivent à vivre de leur métier uniquement sur le côté francophone de la Belgique. (...) Il y a eu des concerts en France mais il n'a jamais réussi à y imposer des tubes" analyse ainsi Bruno Tummers.
Une question de génération sans doute. En effet, aujourd'hui, on ne compte plus le nombre de talents belges qui s'exportent à l'international. Mais ce n'est pas le seul élément de réponse selon le chroniqueur musical : "Il aurait dû partir à Paris, s'investir et peut-être faire partie du showbiz mais ce n'était pas sa nature".
Des propos corroborés par Vincent Taloche, dont le duo avec son frère était l'exception belge à Paris, grâce au sketch mythique sur J'ai encore rêvé d'elle. "Il y avait une sorte d'inquiétude parce que le Belge n'était pas à la mode à Paris comme c'est le cas maintenant. Il s'intéressait et posait plein de questions mais ce qui est fabuleux chez lui est qu'il n'y avait jamais une pointe d'aigreur ou d'envie. Il était content pour nous, s'intéressait comment le public parisien réfléchissait".
Cet 'échec' en France, Pierre Rapsat "ne le vivait pas mal du tout", preuve de son incroyable bienveillance :
C'était un mec humainement bien, qui est une leçon du mélange de talent et de modestie. J'ai rarement rencontré cela.