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Vin belge : 52.000 pieds de vignes à la Ferme du Val Notre-Dame à Wanze

Par Aurore Peignois et Pierre Lambert via

La famille Joly a décidé de se lancer dans la plantation d’un vignoble en biodynamie. L’ambition : produire un vin de grande qualité.

A Wanze à la Ferme du Val Notre-Dame au début de l’été, c’est l’effervescence. En cause, un nouveau vignoble est en cours de plantation.

"On plante deux types de vignes : des raisins pour faire du vin blanc et des raisins pour faire du vin rouge. On a deux cépages rouges – le pinot noir et le gamay -, et deux cépages blancs – le chardonnay et le chasselas", nous l'explique Charles-Edouard Jolly.

Les pieds de vigne ont été plantés sur 2 jours et sur des parcelles de haute qualité. Le but, produire du vin hautement qualitatif, comme à l’époque.

"On refait du vin parce qu’il faut savoir qu’il y avait beaucoup de vignobles par le passé. Il y avait un vignoble sur le domaine Notre-Dame qui est une ancienne abbaye. Il y avait énormément de vignes dans la cité de Huy qui se trouve juste ici derrière, sur les coteaux en face de nous. Tous ces vignobles ont disparu pour des raisons climatiques. Aujourd’hui, le climat a un peu changé, mais le terroir est toujours le même : il y a donc un potentiel énorme pour faire du vin dans nos régions", continue Charles-Edouard.

Des parcelles bien choisies

Ce projet, qui mûrit depuis plus de deux ans, a été rendu possible par la qualité des terres. Sur la parcelle où ont été tournées les images, le sol est pauvre et donc très bon pour faire grandir des vignes.

"On a sous mes pieds un sol de schiste qui apporte la promesse d’un grand vin. On a décidé de planter du chardonnay, un raisin qui produit du vin blanc parce que combiné avec du schiste, ça produit des vins de très grande qualité", explique Nicolas Parmentier spécialisé dans la création, l’accompagnement et la gestion de vignobles.

Un vin bio et même biodynamique

Ici, la volonté, c’est d’avoir du vin de grande qualité tout en respectant la nature. Certifiés bios, les nouveaux vignerons vont même plus loin avec une démarche biodynamique.

"La biodynamie est une autre philosophie, une philosophie qui va encore plus loin. Elle se base sur des préparations biodynamiques qui sont des tisanes de plantes qu’il faut pulvériser sur les sols pour dynamiser les sols. Elle se base aussi sur le fonctionnement de la lune et des astres pour diriger tous les travaux qu’il va y avoir sur le vignoble et sur la terre en général. L’autre démarche très importante sur la biodynamie, c’est que l’activité biodynamique doit se recentrer sur son environnement et doit donc fonctionner avec. Elle réfléchit beaucoup à toutes les synergies qu’il peut y avoir entre les animaux et le sol, notamment pour la fertilisation des sols", rajoute Charles-Edouard.

Du vin à la Ferme du Val Notre-Dame, mais pas que

La Ferme du Val Notre-Dame à Wanze, ce n’est pas que du vin. Restaurant, golf, boulangerie… Il y a là-bas, toute une économie circulaire comme l’explique Charles-Edouard.

"On est dans une logique de synergie entre tous des projets qui se trouvent sur le même domaine. Des projets qui sont soit agroalimentaires, soit des projets d’accueil et de loisir avec un pôle Horeca. La particularité, c’est qu’ils fonctionnent et qu’ils se renforcent les uns les autres. On produit du pain ici uniquement à base de céréales qui sont produites sur les champs juste derrière nous, qui vont être transformées à la boulangerie sur place, qui vont être directement vendues aux clients locaux ou fournies à nos restaurants."

Peu importe le projet, deux grands critères sont présents d’entrée de jeu : le principe de toujours faire de la qualité et de le faire de manière très environnementale.

"On se base sur les trois piliers du développement durable : le social, l’économique et l’environnemental pour faire tous nos projets. Le troisième, c’est la qualité humaine. On attache énormément d’importance à inclure tous nos collaborateurs dans nos projets et à les intégrer dans le développement social", rajoute Charles-Edouard.

Un pari sur le futur possible grâce au changement climatique

Avec le changement climatique, de plus en plus d’agriculteurs misent sur le vin comme l’explique Nicolas Parmentier.

"On fait un métier délicat. On plante aujourd’hui, on commencera à vinifier dans quatre ans et on aura du vin de qualité à un horizon de cinq ou six ans. Donc, il faut rester patient et motivé tout au long du temps. On a fait un gros pari. C’est le réchauffement climatique. Habituellement, le réchauffement climatique ne fait pas sourire. Mais ici, en Belgique, c’est une bonne nouvelle pour tous ceux qui souhaitent produire du vin. Parce qu’à un horizon de 5 à 7 ans, on va se retrouver sur des conditions climatiques qui seront plus ou moins identiques à celles qu’on peut trouver dans le nord de la Bourgogne dont on a plus à refaire la réputation en matière de vin."

Les premières bouteilles de vin blanc de la Ferme du Val Notre-Dame à Wanze sortiront en 2025 et les premières bouteilles de vin rouge sortiront en 2026.

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