Critique de Nicolas Blanmont
Deux des plus grands musiciens français, distants de deux siècles mais réunis sous les doigts d’un pianiste islandais d’aujourd’hui. Après un premier disque consacré à Philip Glass et un deuxième à Jean-Sébastien Bach, Vikingur Olafsson confirme qu’il est l’homme des grands écarts en rassemblant Debussy et Rameau au programme de son nouvel album.
Pas question, on s’en doute, de séparer les deux, genre face 1 Rameau et face 2 Debussy. Le plaisir naît au contraire des rencontres, entrelacs, jeux de miroirs et confrontations : extraits des Préludes, Children’s Corner ou Estampes répondent aux Pièces pour clavecin, Nouvelles pièces pour clavecin et autres Pièces de clavecin en trio. Olafsson propose même une transcription d’un extrait des Boréades, mais laisse le dernier mot à Debussy et son Hommage à Rameau. Le résultat est intelligent, séduisant et d’une sorte d’évidence tranquille qui emporte l’adhésion.
CD Deutsche Grammophon/Universal