Le vieillissement cognitif
La vieillesse n'est pas la maladie d'Alzheimer.
Cognition et vieillissement
Devenir vieux n'est pas devenir sénile et encore moins "devenir Alzheimer". Certes, l'avancée en âge augmente le risque de développer la maladie d'Alzheimer, avec un risque qui passe de 5 % à 65 ans à 45 % au-delà de 90 ans chez les femmes. La bonne nouvelle, c'est que, contrairement aux idées reçues, nous ne perdons pas irrémédiablement des neurones de notre naissance à notre mort. Le vieillissement normal peut s'accompagner de modifications du fonctionnement cognitif.
En revanche, certains systèmes semblent mieux résister au vieillissement : ainsi, plusieurs aspects du langage se maintiennent avec l'âge, et il a même été montré, à de nombreuses reprises, que la mémoire sémantique (y compris la richesse du vocabulaire) ne cesse d'augmenter. Des caractéristiques positives du vieillissement ont également été soulignées, comme la réflexion avant l'action, la maturité émotionnelle ou encore la capacité de développer des stratégies d'adaptation efficaces. Dans tous ces cas, l'accent est mis sur la différence de façon d'agir entre les personnes âgées et les personnes plus jeunes. Celles qui restent actives sur le plan cognitif vieillissent moins vite et gardent plus longtemps une bonne sociabilité.
La vieillesse, c'est le visage marqué par le temps, la marque visible d'une fragilité. Être vieux, c'est être spontanément sur son apparence et son attitude physique, dès le premier contact. Cela crée, selon Emmanuel Levinas, un problème moral.
Le corps ne répond plus‚ mais l'esprit est vivant
L'apparence des grands vieillards dans nos salles à manger gériatriques, écroulés dans leurs fauteuils roulants, gémissant ou criant parfois‚ peut paraître rebutante, effrayante : ils sont perçus comme des objets, des légumes, des ombres errantes qui n'ont plus figure humaine … Car leurs corps défaits, leurs paroles insensées annoncent ce que nous redoutons pour nous-mêmes : la mort. Mais quand on s'approche de chaque personne, qu'on l'appelle par son nom, son prénom, qu'on s'adresse à elle comme à un être digne d'être reconnu dans son histoire, alors là, l'apparence n'a plus aucune importance : c'est la relation, elle, qui est vivante.
Même si le corps et l'esprit se fatiguent, l'âme reste vivante même chez les plus fragiles et les plus faibles des vieillards.
" Dès qu'on dépasse le stade de la beauté physique, on touche à la beauté de l'âme, et on pénètre alors dans le territoire où règne la bonté, une générosité qui n'en finit pas de se donner " François Cheng