Cela n’a été une surprise pour personne, le parti Russie Unie, qui soutient le président Vladimir Poutine, a remporté les élections législatives russes qui se sont tenues ce week-end dans la maison-mère de l’ex-URSS. Les premiers résultats, à l’heure d’écrire ces lignes, donnent le parti du Kremlin vainqueur avec 49,64% des voix, après le dépouillement de 95,15% des bureaux de vote.
Une large victoire qui peut cependant être contrastée par des résultats en baisse par rapport aux élections de 2016, où le parti avait récolté 54,2% des voix et 334 sièges sur les 450 de la chambre basse du Parlement, la Douma.
À côté de cette baisse, on retrouve une montée du parti communiste qui passe de 13,3% des voix en 2016 à 19,41% aujourd’hui.
Outre ces deux partis, trois autres formations politiques devraient passer la barre des 5% : les nationalistes de LDPR, les centristes de Russie Juste et le parti des "Nouvelles personnes".
►►► À lire aussi : Élections en Russie : l’Union européenne dénonce une "atmosphère d’intimidation" et des irrégularités
Des scores honorables mais qui ne changeront probablement rien au pouvoir en place.
En Russie, la répartition des sièges au sein de la Douma se fait selon un mode de scrutin parallèle. Sur les 450 sièges :
- 50% (soit 225) sont attribués d’après un scrutin uninominal majoritaire. Pour 250 circonscriptions électorales, le candidat arrivé en tête est déclaré vainqueur et obtient donc un siège.
- Les autres 50% sont attribués de manière proportionnelle au scrutin majoritaire.
Les pourcentages de votes recueillis par chaque parti ne déterminent donc pas forcément la représentation des partis au parlement et il faudra encore attendre quelques jours avant de connaître la composition de la prochaine Douma.
Mais déjà, Russie Unie estime avoir remporté au moins 315 mandats sur les 450. Ce score leur permettrait dès lors de conserver leur majorité constitutionnelle des 2/3. Une majorité qui leur offrirait la possibilité de modifier la Constitution ou un texte de loi essentiel sans l’appui d’autres formations qui seraient réduites à une opposition impuissante.
Rappelons également que le pouvoir en place avait écarté les concurrents les plus dangereux pour assurer la victoire du parti du Kremlin. Un musellement qui a poussé les opposants au pouvoir à demander aux Russes d’émettre un "vote intelligent" envers des candidats – dont beaucoup font partie du parti communiste – qui seraient capables de surpasser certains représentants de Russie Unie.