En commençant par le fascisme. C’est d’abord un parti politique, le parti national fasciste italien qui se développe dans les années 20, sous l’égide de Benito Mussolini, et qui repose sur plusieurs éléments fondamentaux.
“Premièrement, la volonté de créer un homme nouveau", détaille Benjamin Biard, chargé de recherche au CRISP et chargé de cours à l’UCLouvain. "Deuxièmement, un répertoire d’actions particulièrement violent. Il y a dans le fascisme une certaine forme de culture révolutionnaire, pour justement créer cette société nouvelle, cet homme nouveau. Enfin, troisième élément, une certaine conception de l’État, qui doit être un État fort, fut-il dictatorial, pour rétablir une certaine forme d’ordre au sein de la société.”
Le mot "fascisme" est régulièrement galvaudé ; il est souvent utilisé comme synonyme d’”extrême droite”. Or, pointe Benjamin Biard, il y a des différences fondamentales entre l’extrême droite contemporaine de Marine Le Pen, de Matteo Salvini, ou même de Giorgia Meloni et le fascisme historique.
“Pour Matteo Salvini ou pour Giorgia Meloni, le peuple est parfait, il faut justement lui rendre sa souveraineté. Ils n’ont pas la volonté de créer un homme nouveau. Ils ne mobilisent pas non plus, a priori, de moyens d’action violents. Les partis d’extrême droite essaient justement, aujourd’hui, de gagner en légitimité pour se montrer respectable et capable d’exercer la chose publique. Enfin, les extrêmes droites contemporaines ne veulent pas toutes instaurer un régime dictatorial.”