Liège

Victimes du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda : une stèle inaugurée à Liège

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Par Belga

L’Union des rescapés du Génocide des Tutsis (URGT asbl), les Territoires de la Mémoire asbl et la Ville de Liège ont rendu hommage aux victimes du génocide des Tutsis du Rwanda en leur dédiant un lieu de mémoire samedi : une stèle.

Ces deux dernières années les cérémonies commémoratives n’ont pas pu avoir lieu à cause des mesures sanitaires et ce retour en public a offert des moments chargés d’émotions. "Cela fait 28 ans que plus d’un million de personnes furent massacrées juste parce qu’elles sont nées Tutsi. La Ville de Liège avait assuré qu’elle mettrait en place un symbole et c’est chose faite aujourd’hui. Commémorer les victimes du génocide est une occasion de rappeler au monde que nous devons rester vigilants, faire le nécessaire pour lutter contre l’idéologie génocidaire et ainsi veiller au devoir de mémoire. De plus cette année, nous mettrons à l’honneur les familles totalement décimées afin qu’elles ne soient jamais oubliées", explique la secrétaire de l’URGT Donatille Karurenzi.

La stèle commémorative promise par les autorités liégeoises a été installée et inaugurée dans le Parc d’Avroy, à proximité du Monument National à la Résistance. Pour l’occasion, l’ambassadeur du Rwanda en Belgique, Dieudonné Sebashongore, était présent.

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Après l’inauguration de la plaque commémorative du génocide des Tutsis, des prises de parole et des dépôts de fleurs ont été réalisés. Les personnes présentes ont alors plus se diriger vers l’Athénée Léonie de Waha où un travail mémoriel a été pensé par les élèves de l’établissement à travers le projet Rwandha. Un travail original, ce type de projet n’ayant jamais été mené au sein de l’école, artistique et engagé de 300 étudiants de 5e et 3e années : "L’Athénée est une école active qui met en avant ce travail de la mémoire mais avec le Covid, cela a été rendu plus difficile. Le projet a débuté à la rentrée scolaire 2020 et nous voulions tous ensemble rendre hommage aux victimes du dernier génocide du XXe siècle et aborder l’Afrique par le truchement d’un biais rarement pris dans l’enseignement avec cette ancienne colonie belge. Les élèves se sont mobilisés et ont pu rencontrer des rescapés et des associations pour des moments toujours poignants", précise Nathanaël Brugmans, professeur d’histoire.

Le projet a été accompagné de A à Z par l’artiste plasticien Bruce Clarke qui a servi de coach tant pour le fond de la thématique que pour la forme, en mettant la lumière sur la question du négationnisme. Outre Bruce Clarke, le projet a été animé par des artistes comme le réalisateur Patrick Séverin, le sculpteur Thomas Kestelin et la scénographe Ludivine Nys, entre autres. Des rencontres qui ont permis de créer une véritable exposition avec une dimension artistique qui a été présentée au Palais des beaux-arts de Bruxelles en novembre dernier.

À l’occasion de cette cérémonie, l’œuvre originale de Bruce Clarke, intitulée "Femme Debout", a également été inaugurée sur la façade de l’Athénée. Des nouvelles prises de parole, une visite libre de l’exposition Rwandha et une veillée commémorative à l’Institut Saint-Laurent étaient également prévues pour rendre hommage au million de personnes Tutsi tuées en 1994.

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