Les 300 salariés de Spanghero, sous le choc, ne travaillent plus depuis vendredi, mais quelques voitures de cadres stationnaient samedi matin sur le parking tandis que plusieurs contrôleurs officiaient à l'intérieur des installations, a rapporté Claude Hill, délégué de la CFDT chez Spanghero.
"Quatre contrôleurs, deux d'une brigade nationale et deux locaux, vont travailler tout le week-end pour faire la lumière sur le fonctionnement de l'entreprise, identifier les responsabilités et voir si certains secteurs pourraient reprendre, car non impliqués" dans le scandale de la viande chevaline revendue comme viande bovine, a indiqué samedi le secrétaire général de la préfecture Olivier Delcayrou.
L'agrément sanitaire a été suspendu pour les trois activités de la société - stockage, transformation de la viande et plats cuisinés - et les investigations de la brigade vétérinaire pourraient permettre "d'envisager un reprise partielle des activités s'il n'y a aucune difficulté en matière de respect des consommateurs dans un secteur donné", a ajouté le secrétaire général.
Le maire de Castelnaudary Patrick Maugard (PS) a préconisé dès vendredi après-midi de limiter la suspension à l'activité viande fraîche.
Les salariés avaient manifesté vendredi leur incrédulité et leur colère devant les accusations gouvernementales faisant de leur entreprise la principale responsable du scandale.
Face aux dénégations de la direction, le ministère de l'Agriculture a souligné que les produits étaient arrivés chez Spanghero avec un code douanier correspondant à de la viande de cheval et avaient été réexpédiés avec une étiquette "boeuf origine UE".
Le ministère laissait toutefois la porte entrouverte vendredi en insistant sur le caractère temporaire de la suspension. Un responsable laissait entendre, comme le fait la préfecture samedi, que la brigade vétérinaire pourrait identifier de possibles mesures de correction, permettant de récupérer l'agrément.
Le préfet de l'Aude Eric Freysselinard, a estimé que cette suspension devrait durer une huitaine de jours dans l'attente du résultat des investigations de la brigade vétérinaire.
Après avoir reçu une délégation de salariés, il a annoncé vendredi soir qu'il "accepterait une demande de chômage partiel pour les employés de l'entreprise", ce qui leur permettrait de percevoir 60% de leur rémunération brut net de charges (sauf CSG et CRDS) grâce à une aide de l'Etat versée à l'entreprise.
Implication d'une entreprise au Liechtenstein
Il s'agit de l'entreprise Hilcona AG, dont la filiale Gusto GmbH, basée en Allemagne, à Stuttgart (sud-ouest), commercialise les produits en Autriche et en Allemagne. Son siège est à Schaan, dans la principauté du Liechtenstein.
"La viande de cheval d'origine provient soit de la firme Vossko à Ostbevern (Rhénanie du nord-Westphalie) ou de la firme suisse Suttero à Gossau" (canton de Saint-Gall), a précisé le porte-parolede Lidl-Autriche.
Lidl avait dû retirer vendredi le produit de ses rayons, sur injonction de l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité alimentaire (Ages).
L'AGES cherche encore à établir précisément la part de viande de cheval présente dans ces tortelloni. Elle devrait être en mesure de communiquer lundi les résultats précis de son enquête.
Le produit était commercialisé en Autriche dans des magasins de la chaîne allemande de distribution Lidl Austria GmbH.
AFP et Belga