Le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro a accusé jeudi la Commission européenne d'exercer un "chantage" sur la Pologne pour avoir suggéré que le versement de fonds européens pour la relance après la crise sanitaire était lié au respect de l'État de droit dans ce pays.
"Aucun responsable, à un niveau subalterne ou haut placé, n'a le droit d'exercer un chantage, ou de se livrer à une sorte de chantage de nature corrompue", a déclaré le ministre, faisant allusion à des déclarations du commissaire européen Paolo Gentiloni.
"Si on prend ces propos au sérieux, cela voudrait dire que ce responsable dit au gouvernement polonais: on vous donnera de l'argent si vous acceptez des conditions humiliantes associées à une restriction de votre souveraineté", a-t-il ajouté.
Mercredi, Paolo Gentiloni avait déclaré que "les discussions se poursuivaient". "Nous n'y sommes pas encore", a-t-il souligné, assurant que la Commission avait "une attitude de coopération" concernant le plan de relance en Pologne.
"Les discussions, les autorités polonaises le savent très bien, portent aussi sur la question de la primauté des lois de l'Union européenne et les possibles conséquences de cette question sur le plan de relance et de résilience polonais", a ajouté le commissaire européen.
Sont en jeu des milliards d'euros de prêts à faible taux d'intérêts (34 milliards d'euros) et de subventions (23 milliards) demandés par la Pologne.
L'exécutif européen n'a pas donné son feu vert à leur versement en raison d'un bras de fer avec Varsovie concernant le respect de l'État de droit.