Brabant wallon

Vendre le bâtiment de la Clinique de la Forêt De Soignes : "Ce n’est plus la seule option"

Que va devenir le bâtiment de la clinique de la forêt de Soignes?

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Par Stéphanie Vandreck

D’ici deux ans, la clinique psychiatrique de la Forêt de Soignes va déménager dans un nouveau bâtiment en construction à Wavre et dès lors quitter ceux qu’elle occupe à La Hulpe, au cœur de la forêt. Cet ancien sanatorium, construit au début du vingtième siècle, est propriété de la Région Wallonne. L’ensemble se compose de l’ancienne clinique, d’une nouvelle annexe, et de divers petits bâtiments au style typique de la belle époque dont une chapelle et une conciergerie. Le bail emphytéotique se termine et aujourd’hui se pose donc la question de l’avenir de ces constructions.

"Aujourd’hui, il n’y a pas de projet pour installer dans ce bâtiment un service du SPW ou une unité d’administration publique, indique le ministre wallon des finances et du budget, Adrien Dolimont (MR). Cela risque d’engendrer des frais liés à l’entretien et à la sécurisation du site. C’est pour cela qu’une analyse est actuellement en cours, sans faire fi des aspects environnementaux, qui sont également très importants".

Démolir plutôt que vendre ?

Les bâtiments de la clinique ont en effet été construits au cœur de la Forêt de Soignes, dans un environnement naturel protégé, classé Natura 2000. Une partie de la forêt a même été reconnue au patrimoine mondial de l’Unesco en 2017. Le site de la clinique se situe d’ailleurs entre deux parcelles classées par l’Unesco. "Le classement Unesco était conditionné, rappelle Sarah Wagschal, membre de l’asbl La Hulpe Environnement. La condition était d’étendre la superficie de la parcelle protégée par l’Unesco. Il y a donc toujours un risque de perdre ce statut Unesco". L’Unesco souhaite en effet que le "maillage vert" de la Forêt de Soignes soit préservé et même étendu.

La Hulpe Environnement, les Amis de la Forêt de Soignes et la Fondation Forêt de Soignes ont d’ailleurs rappelé ces arguments à leurs interlocuteurs régionaux. Ils redoutent une vente des bâtiments à un privé. "Cela représenterait un danger pour une partie de la Forêt de Soignes et même un grave précédent, avertit Sarah Wagschal. Pour nous, la parcelle doit revenir à la forêt et rester dans le domaine public. Ce qui était d’ailleurs spécifié dans le bail emphytéotique entre le bail et la Région".

Si on a un bâtiment qui est vide et qui nous coûte à sécuriser, il faut qu’on prenne la meilleure décision pour celui-ci

Ces défenseurs de la nature recommandent une démolition des bâtiments. L’option avait été écartée dans un premier temps pour des raisons budgétaires, mais elle est actuellement reconsidérée par la Région. "J’ai demandé à mon administration de réactualiser les chiffres, qui dataient de 2021, pour que la meilleure décision soit prise", confirme le ministre Dolimont. La mise en vente, annoncée dans un premier temps pour cet été, est donc mise entre parenthèses, malgré la situation financière compliquée de la Wallonie.

"Faire croire qu’on vend nos bâtiments parce qu’on a besoin d’argent, c’est réducteur, se défend encore le ministre. C’est juste une utilisation rationnelle des bâtiments qui sont à notre disposition. Si on a un bâtiment qui est vide et qui nous coûte à sécuriser, il faut qu’on prenne la meilleure décision pour celui-ci. Dans le cas de la clinique de la forêt de Soignes, si on arrive à le démolir et à rétablir l’ensemble de la forêt, ça nous coûtera moins cher que de sécuriser le site, de l’assurer". L’Agence wallonne du Patrimoine confirme d’ailleurs que l’ensemble de bâtiments - bien que présentant un certain charme désuet - ne fait objet d’aucun classement patrimonial.

 

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