Un comité d’experts doit se prononcer cette semaine à propos du renouvellement pour neuf ans de l’autorisation dans l'Union européenne du glyphosate, la principale molécule de l'herbicide Roundup de Monsanto.
Le glyphosate est-il dangereux pour la santé humaine ? En mars 2015, le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC) de l'OMS a classifié le glyphosate comme "probablement cancérogène". Fin 2015, une autre étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a conclu qu'il était "peu probable" qu'il soit cancérogène.
Ce qui est certain, c’est que les Européens sont exposés à cette molécule. Ainsi 50 députés européens venant de 13 pays ont effectué un test d'urine afin de détecter leur taux de glyphosate. Tous les participants avaient du glyphosate dans l'urine, et dans des proportions élevées, selon un communiqué publié sur la page Facebook du socialiste Marc Tarabella. Certains députés atteignent un taux de 3,5 microgrammes par litre, soit 35 fois la norme européenne (0,1 mgr/litre).
En 2015, une étude menée en Allemagne, basée sur 2000 échantillons, 99,6% des personnes avaient des traces de glyphosate dans le corps. Et 75% présentaient des doses trop élevées.
Marc Fischers, de l’association Nature et Progrès, qui milite pour l’agriculture biologique, se pose la question : "Comment ce glyphosate est-il arrivé dans le corps humain ?". Il n’est pas possible de manger des fruits ou légumes traités au glyphosate puisque c’est un herbicide puissant, qui tue complètement la plante traitée. Sauf certaines plantes OGM, qui y résistent.
Valérie Xhonneux, spécialiste du dossier Pesticides pour Inter-Environnement Wallonie, se demande également : "Dans cette étude, il manque l’étape d’identification de la source de contamination. Est-ce via des OGM ? Est-ce par voie aérienne ?"
Où se trouvent les pesticides ?
Dans un rapport publié en avril 2015 par Greenpeace France, qui compile des dizaines d’études sur le sujet, l’organisation gouvernementale pointe de nombreuses sources de contamination : l’air, que ce soit dans les zones agricoles ou en ville, la poussière, l’eau…
Mais la principale source, pour les personnes qui ne travaillent pas dans l’agriculture ou l’horticulture, reste l’alimentation.