Ces données sont donc analysées. Au niveau belge et européen notamment : "On va établir s’il y a un signal", nous dit Jean-Michel Dogné : est-ce que d’autres cas ont été rapportés dans d’autres pays ? "Et donc ça veut dire qu’il faut investiguer plus en avant. On retourne vers la firme pharmaceutique, on regarde dans la littérature, on fait une analyse plus détaillée de causalité et on peut éventuellement estimer qu’un lien de causalité peut ne pas être exclu".
Le dossier est ensuite communiqué à un comité de l’Agence européenne du médicament. C’est là au niveau des 27 Etats membres qu’est prise une décision sur base du lien de causalité en termes de régulation. La notice scientifique est mise à jour et on informe les pays de cet effet indésirable.
Mais ce n’est pas tout, Jean-Michel Dogné, expert à l’agence belge et européenne des médicaments explique : "Et surtout, on essaye de minimiser le risque (dans le sens de prendre toutes les précautions : ndlr). Si ce risque d’effet indésirable est décrit […] on va essayer éventuellement de limiter cet effet indésirable dans la population à l’avenir". Concrètement, cela veut dire qu’à partir du moment où un effet indésirable est décrit, il est possible de limiter ou contre-indiquer le vaccin pour certains patients. Exemple : patients diabétiques, idem pour un groupe d’âge où l’on pourrait limiter ou contre-indiquer le vaccin aux personnes en dessous d’un certain âge, etc.
Enfin, dernière possibilité, proposer du matériel éducationnel. C’est le cas pour des réactions allergiques graves, qui peuvent apparaître avec tous vaccins, commente Jean-Michel Dogné. Il rappelle que les autorités sanitaires britanniques ont déconseillé récemment d’inoculer le vaccin de Pfizer et BioNTech aux personnes ayant eu dans le passé d'"importantes réactions allergiques", deux personnes ayant mal réagi aux premières injections. Cela permet de minimiser les effets indésirables. Ce travail est réalisé au fur et à mesure que les informations sont rapportées dans les différentes bases de données.
Tout ceci montre l’importance de rapporter les effets indésirables qui pourraient apparaître suite à l’administration d’un vaccin. Les analyses au niveau national, européen et international permettent une pharmacovigilance globale essentielle alors que la vaccination contre la maladie Covid-19 est en cours dans plusieurs pays.