Paul Magnette finit-il par s’aligner sur les positions de Georges-Louis Bouchez ? Peut-être même sans le savoir…
En septembre, le président du MR souhaitait ainsi que les autorités publiques assument une fois pour toutes la vaccination généralisée et alors, dans ce cas-là, il y a toute une série de principes qui peuvent en découler. Le président du MR disait alors avoir beaucoup de mal avec une idée de liberté qui n’est pas effective.
De fait, les autorités font subir aux citoyens une injonction paradoxale : proclamer que le citoyen reste libre de se faire vacciner mais tout faire pour l’y contraindre. Ou plus simplement, le monde politique craint une partie de l’opinion qu’il convient dès lors de ne pas brusquer.
Revirement
Face à la pression, le président du Parti Socialiste se convertit en 24 heures à la vaccination généralisée. Un revirement assumé, influencé par la virulence des réactions des représentants des travailleurs du personnel soignant. Le gouvernement fédéral se décidait après de nombreuses tergiversations à imposer la vaccination au personnel soignant. Un "acte de guerre", pour leurs syndicats. La France, l’Italie et d’autres l’ont pourtant imposé rapidement. Chez nous, entre demi-mesures, hésitations et reculades, on se retrouve avec un débat sur la vaccination obligatoire pour tous à laquelle, finalement beaucoup de partis finissent par se ranger dans la précipitation. Le Premier ministre, Alexander De Croo, se retrouve même isolé : pour lui, la vaccination obligatoire pour tous reste une fausse bonne idée.
Atermoiements
En quelques jours, le débat se retrouve complètement modifié et le citoyen quelque peu perdu. Depuis l’été, les valses hésitations et les mesures à géométrie variable suivant les régions ont usé et découragé. A présent, le reconfinement menace. L’adhésion de la population s’effrite. La décision politique a trop longtemps hésité et tardé à prendre la mesure de la méfiance d’une partie des citoyens. Conséquence : c’est dans la précipitation que les décideurs envisagent la vaccination obligatoire pour tous comme l’ultime solution, celle que l’on a pris bien soin d’éviter depuis le printemps. Malgré un taux de vaccination élevé, une Flandre quasi-championne d’Europe en la matière, les soins intensifs menacent à nouveau de déborder.
Plusieurs pays ont rendu la vaccination obligatoire (pour certaines catégories de la population) en quelques semaines en septembre. Chez nous, l’urgence sanitaire n’a été proclamée que le 28 octobre et les mesures envisagées trois semaines plus tard !
Pendant longtemps, nos différents gouvernements n’ont pas voulu avancer sur la vaccination obligatoire, comme avant cela la vaccination du personnel soignant, comme avant cela le confinement, comme avant cela le testing, le tracing le port du masque etc. A chaque fois, les décisions se prennent au pied du mur, quand il commence à être trop tard et forcément dans l’impréparation et une certaine improvisation.
Atermoiements funestes et défiance accrue ?