Du côté de la CNE-secteur non marchand, où l’on s’interroge sur la communication de la CSC Services publics, on explique que le front commun syndical s’organise, mais que la CSC Services publics ne l’a pas rejoint. "On constate que nous avons proposé une campagne en front commun. La CNE a été à l’initiative. Les autres organisations ont marqué leur accord. La CSC Services publics a dit qu’elle avait son propre agenda et qu’elle menait sa campagne elle-même", résume Yves Hellendorf, de la CNE. "Je constate qu’il y a un tract extrêmement dommageable pour l’image qu’on essayait de donner dans le front commun, à savoir que nous n’allons pas faire la publicité des antivax", ajoute Yves Hellendorf.
Effectivement, de son côté, la CSC Services publics a déjà lancé des actions cette semaine dans le secteur hospitalier. Les militants sont mobilisés chaque jour dans les différentes provinces du pays, ainsi qu’à Bruxelles.
Pour Véronique Sabel, de la CSC Services publics, si le document qu’elle a destiné à ses affiliés focalise aujourd’hui les critiques, ce serait plutôt parce que "le fait qu’on soit mobilisés et visibles dérange beaucoup". Quant au fait que la CSC Services publics n’ait pas rejoint le front commun syndical, Véronique Sabel s’en explique. "La CNE m’a mise devant le fait accompli pour avoir une action le 7 (décembre) sans me demander mon avis alors que je suis en grève toute la semaine", réagit la responsable syndicale. "Je dois réunir mon comité le 30 novembre", ajoute-t-elle. Elle explique que pour aller manifester avec les autres syndicats, dont la CNE, elle doit "avoir un mandat", qu’elle pourrait avoir mardi prochain, au plus tôt. Elle estime dès lors, qu’en la critiquant, la CNE lui fait "un procès d’intention".
De son côté, Yves Hellendorf, de la CNE, il ne ferme pas la porte du front commun syndical à son alter ego du service public. "Si on a une communication extrêmement claire de la CSC Services publics qui rejoint nos préoccupations et qui demande à rejoindre le front commun, évidemment que nous serons très heureux qu’on puisse être dans une vision tout à fait unitaire", réagit Yves Hellendorf, le Secrétaire national de la CNE-secteur non marchand.
Comme le précise Yves Hellendorf, pour le front commun syndical, il faut arriver à un "taux d’immunité de la population suffisant pour combattre la maladie", "la vaccination est un outil indispensable pour éviter qu’il y ait encore plus de morts", "en matière de santé publique, un gouvernement a autorité pour prendre des mesures collectives", "il y a des limites au droit individuel", mais "nous refusons qu’il y ait une obligation vaccinale pour les seuls professionnels de la santé, avec le risque d’accroître encore la pénurie de personnel". Des arguments, somme toute, pas très différents de ceux rappelés par la CSC Services publics. Alors, les centrales syndicales chrétiennes dépasseront-elles les clivages pour se retrouver au sein du front commun ? La réponse, peut-être, mardi 30 novembre…