Vaccin, hospitalisations, soins intensifs et décès : que disent les chiffres en Belgique ?

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Par RTBF avec agences

La vaccination diminue-t-elle le risque de contracter le Covid-19 ? Les personnes entièrement vaccinées sont-elles mieux protégées face à la contamination, à une hospitalisation ? Sont-elles moins exposées au risque de développer une forme grave ? Ces questions essentielles, une étude de l’Institut de Santé Publique Sciensano y répond de façon chiffrée, charpentée et vérifiée. Qui soulève déjà un point : la campagne de vaccination a permis d’éviter 30.000 hospitalisations depuis le début de l’année. Côté positif, donc : la situation dans les hôpitaux aurait pu être pire encore que ce qu’elle ne l’est déjà actuellement.

En préambule, un rappel utile : si dans cette recherche l’on considère les personnes qui ont reçu deux doses de vaccins comme totalement immunisées quatorze jours après leur deuxième injection, aucun vaccin n’est efficace à 100%. Il ne faut donc pas s’étonner que certaines d’entre elles soient bel et bien infectées par le Covid-19. N’empêche, un premier constat, les personnes vaccinées sont moins souvent hospitalisées et ont moins de chance de développer des formes graves de la maladie. Explications.

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Sciensano a analysé les chiffres en milieu hospitalier entre le 18 et le 31 octobre derniers. Pour les 18-64 ans, d’abord. Ce que l’on remarque : quatre personnes entièrement vaccinées sur 100.000 ont été admises à l’hôpital, contre 31 sur 100.000 non vaccinées ; le risque est donc 88% inférieur chez les personnes immunisées.


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Et lorsqu’on s’intéresse à la situation en Unité de Soins Intensifs (USI), le risque pour les vaccinés entre 18 et 64 d’avoir des complications et donc une forme grave diminue encore plus : dans la même période, on a enregistré une seule personne vaccinée en USI, contre 9 non vaccinées. Ce risque est donc réduit de 93% pour les personnes immunisées.

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Les mêmes constats s’appliquent pour les 65 ans et +. De nouveau sur une même base de 100.000 personnes, les hôpitaux ont admis 38 vaccinées, contre 103 non vaccinées, le risque a donc diminué de 63%.

Concernant l’admission en réanimation, les écarts sont aussi plus marqués : 5 personnes vaccinées ont été placées en USI, contre 21 non vaccinées.

Et les décès ?

S’il prévient les hospitalisations et les formes graves, le vaccin réduit aussi le risque de décès à l’hôpital pour les 18 ans et plus. Entre le 6 septembre et le 17 octobre, les patients entièrement immunisés ont 8 fois moins de chance de décéder que les personnes non-vaccinées. Il y a cependant des grandes nuances entre les différentes classes d’âge.

Sciensano s’est basé sur le décès de 105 Belges décédés du Covid-19. Dans la catégorie 18-54 ans, 13 personnes sont décédées dont 12 n’étaient pas vaccinées. Dans les 55-64 ans, 7 ont succombé des suites du Covid, 6 n’étaient pas vaccinés.

Si 100% des personnes entre 75 et 84 ans étaient vaccinées, alors toutes les personnes de cette tranche d’âge décédées du Covid-19 seraient vaccinées

En revanche, dans les 75-84 ans, une proportion plus importante de patients décédés étaient vaccinés : 27 des 44 personnes mortes. Cela signifie-t-il que le vaccin n’est pas efficace pour cette catégorie de personnes ? Certainement pas, et cela s’explique en deux points. D’abord, c’est dans ce groupe (les 75 ans et plus) que la couverture vaccinale la plus élevée a été atteinte : près de 90%. Forcément, l’augmentation de patients entièrement immunisés parmi les décès suit la tendance de la couverture vaccinale : si 100% des personnes entre 75 et 84 ans étaient vaccinées, alors toutes les personnes de cette tranche d’âge décédées du Covid-19 seraient vaccinées. "C’est pourquoi il est important d’exprimer les groupes de vaccinés et de non-vaccinés en termes d’incidence et non de proportions", rappelle Sciensano.

Cela s’explique aussi par un autre point : la baisse, sur le long terme, de l’efficacité du vaccin, surtout pour les personnes de plus de 65 ans. Or, les 75 ans et + ont été parmi les premiers vaccinés (en mars), au début de la campagne vaccinale. Sciensano en profite donc pour appuyer la nécessité d’une dose de rappel, surtout pour les "groupes vulnérables de la population."

Sans vaccin, 50x plus de risque de décéder du Covid-19

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"Il est avant tout important de comparer le nombre de patients covid décédés et leur statut de vaccination avec le reste des Belges qui ont été vaccinés ou non par catégorie d’âge", explique le virologue Steven Van Gucht dans Het Belang van Limburg. "De la sorte nous constatons par exemple que les personnes dans la catégorie d’âge des 55 à 64 ans qui n’ont pas été vaccinées, risquent 47 fois plus de succomber au virus que ceux qui ont été vaccinés". Toute personne qui, entre 55 et 64 ans, a bénéficié d’une double dose d’un vaccin contre le Covid-19, présente un risque d’1 sur un million de mourir du Covid-19, alors que ce risque pour les non-vaccinés est de 47 sur un million.

Dans la tranche d’âge entre 65 et 74 ans, les non-vaccinés présentent 25 fois plus de risque de décès. Dans la catégorie des 75 à 84 ans, les personnes qui n’ont pas été immunisées sont 9,7 fois plus exposées au risque de mourir. Chez les plus de 85 ans, ce risque pour les non-vaccinés est 7,3 plus élevé. La protection du vaccin anti-covid contre un décès découlant du virus augmente donc plus le patient est jeune.

Coronavirus en Belgique: JT 26/11/2021

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