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Vacances en avion : malgré les incertitudes, les low cost sortent le grand jeu pour l'été

Vacances en avion : malgré les incertitudes, les low cost sortent le grand jeu pour l'été.

© Images By Tang Ming Tung

Par RTBF avec AFP

Pressées de tourner la page de la pandémie de Covid-19, les compagnies aériennes low cost européennes déroulent des programmes ambitieux pour la saison estivale, malgré les incertitudes nées de la guerre en Ukraine et de l'inflation.

Le modèle low cost est le mieux armé pour l'après-crise

Comme leurs concurrentes "historiques", ces compagnies ont gravement souffert de la crise sanitaire liée au Covid-19 et n'ont pas retrouvé de rentabilité en 2021.

Mais cela pourrait changer dès cette année.

Ces compagnies "ont les capacités d'adaptation les plus rapides (...) Ryanair, easyJet, Vueling, Wizzair vont gagner des parts de marché très significatives", prophétise Marc Rochet, patron des compagnies françaises Air Caraïbes et French Bee.

"Quand on voit la dynamique du nombre de lignes, le retour de programmes équivalents aux niveaux de 2019, on s'aperçoit que c'est bien ce modèle qui, sur les court et moyen courriers, est en train de consolider le marché", renchérit Didier Bréchemier, spécialiste du secteur aérien chez Roland Berger.

A contrario, les projections montrent "une perte de 20% à 25% de passagers 'business' par rapport à 2019, en particulier sur le long courrier", ce qui va affaiblir les compagnies traditionnelles, selon lui.

Les compagnies multiplient les lignes sur le territoire européen

La recette des low cost est connue : un seul type d'appareil moyen courrier, une classe, des prix d'appel agressifs mais beaucoup d'options payantes : flexibilité, placement, nourriture, bagages en soute voire en cabine...

Leur capacité de rebond a déjà été prouvée : en 2020 et 2021, "les compagnies low cost se sont rétablies plus vite pendant l'été que les transporteurs traditionnels, et certaines ont retrouvé leurs niveaux de 2019 depuis août" dernier, selon l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol.

Volotea, compagnie espagnole vise une capacité en augmentation "de près de 40% par rapport à 2019" et "entre 9 et 9,5 millions de passagers en 2022, soit environ 32% de plus que son record historique de 2019".

Vueling (groupe IAG), qui a récupéré 18 créneaux aéroportuaires à Orly lâchés par Air France en contrepartie d'une aide d'État, va étoffer significativement son programme estival : 50 lignes directes au départ de cet aéroport, contre 11 en 2019. À l'échelle européenne, elle retrouvera ses capacités de 2019.

Ryanair a anticipé la hausse du prix du kérosène

Ryanair, première compagnie européenne, qui a d'ailleurs ouvert de nouvelles destinations depuis Charleroi, prévoit quant à elle de dépasser le nombre de personnes transportées avant la pandémie d'ici à mars 2023, soit un objectif de 165 millions de passagers sur l'exercice 2022-23 et ce, malgré la guerre en Ukraine et le bond des prix du pétrole.

À ce titre, l'emblématique low cost irlandaise semble avoir le mieux joué : elle a acquis 80% de son carburant à l'avance à un cours d'environ 65 dollars le baril - contre plus de 100 actuellement - et ne devrait voir ses comptes plombés que de 50 millions d'euros sur les 12 prochains mois.

D'autres compagnies, moins protégées, risquent en revanche de devoir augmenter davantage leurs prix.

Reste à savoir si les ventes seront à la mesure du développement de l'offre.

Dans un contexte géopolitique incertain, M. Bréchemier estime "très probable que les passagers européens voyagent moins loin à l'étranger et privilégient l'Europe" malgré la hausse prévisible des tarifs : "Ils seront prêts à payer un peu plus pour rester proches et utiliser des compagnies court et moyen courriers, dont les low cost".

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