Interprété par Nicolas Cage dans le film "Lord of war", Viktor Bout, un ancien officier de l'armée de l'air russe, possède sa propre page sur le site Wikipedia et son nom génère près de 500.000 réponses si on le tape dans Google.
Cela pourrait susciter "un problème majeur" pour garantir que le jury soit impartial, a reconnu mercredi la juge fédérale Shira Scheindlin lors d'une audience préliminaire au procès, qui doit se tenir le 11 octobre.
"C'est très facile sur Google, il suffit d'épeler correctement son nom", a-t-elle fait valoir.
Les jurés d'un procès aux Etats-Unis sont censés ne rien lire sur l'affaire dont ils s'occupent, ni dans les journaux, ni sur internet, ni même évoquer le procès avec des amis.
Mais selon Shira Scheindlin, à l'ère d'internet, ces obligations sont devenues incroyablement difficiles à faire respecter. "C'est un problème dans toutes les affaires impliquant des personnes de haut niveau", a-t-elle poursuivi.
Elle a souligné qu'elle ne pouvait pas enfermer les jurés pendant le procès, qui pourrait durer plusieurs semaines, ni "saisir leurs ordinateurs".
Les avocats de Viktor Bout ont demandé à la juge qu'elle fasse signer aux jurés une déclaration sous serment dans laquelle ils s'engagent à ne pas consulter internet à propos de Viktor Bout.
"Il n'a jamais vendu (d'armes), il n'a jamais agi en tant que médiateur", a par ailleurs répété mercredi l'un d'eux, maître Albert Dayan, décrivant son client comme un simple "transporteur".
Viktor Bout, trafiquant d'armes? Il est passé par la Belgique
Viktor Bout est accusé d'avoir utilisé une flotte d'avions cargos pour transporter des armes en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. A New York, il est plus précisément accusé d'avoir tenté de vendre des missiles air-sol à la guérilla colombienne des Farc.
Surnommé "le marchand de mort", il a plaidé non coupable le 17 novembre et encourt au maximum une peine d'emprisonnement à vie et au minimum une peine de 25 ans s'il est reconnu coupable.
Le parquet de Bruxelles avait au début des années 2000 instruit à son encontre un dossier pour blanchiment et organisation criminelle. Mais il avait bénéficié en mars 2008 d'un non-lieu devant la chambre du conseil de Bruxelles qui a estimé que les délais de prescription étaient dépassés. Viktor Bout avait résidé quelque temps à Ostende.
La justice belge avait aussi lancé contre lui un mandat d'arrêt pour violation des embargos de l'ONU et à la suite de l'arrestation de plusieurs de ses lieutenants pour trafic de fausse monnaie.
Belga