Hans van Scharen insiste d’emblée : bien sûr que ces SMS doivent être considérés comme des documents politiques et bien sûr qu’ils doivent être rendus publics. Et bien d’autres documents aussi, dans ce dossier.
Son ONG a d’ailleurs fait une demande de documents, il y a 16 mois, et elle n’a toujours pas reçu de réponse qui permettre d’y voir clair.
"Depuis septembre 2020, on demande de recevoir un minimum d’information sur les contrats avec les labos, sur la négociation pour les vaccins… Après 8 mois d’attente sans réponse, nous avions déposé plainte auprès de la Médiatrice européenne et nous avions obtenu gain de cause : l’engagement de la Commission européenne de nous partager 365 documents sur tout le processus de conclusion de ces contrats".
Mais l’Observatoire européen des lobbies a, à nouveau, été déçu. "En juin 2021 on nous a donné 60 documents, pas plus, et illisibles. Et on nous a dit que la suite arriverait les semaines ou les mois suivants. Et on n’a plus rien reçu."
Depuis lors, une nouvelle agence européenne, "HERA", a été mise sur pied pour suivre toutes les affaires de santé gérées au niveau européen : mener notamment les nouvelles commandes pharmaceutiques liées au Covid. L’ONG s’inquiète aussi, déjà, de l’attitude de cette nouvelle agence.
"HERA nous a dit que nous ne pouvons demander que 125 documents plutôt que 365, en argumentant que 'tout ce qui vient des grands laboratoires ne peut pas être rendu public'. Nous voyons une régression claire sur l’application des règles de transparence par les Institutions européennes en ce qui concerne les vaccins et les relations avec les labos pharmaceutiques."
Hans van Scharen insiste : "il y a dans ce dossier une opacité extrême, têtue, qu’on n’avait encore jamais vue à ce point-là de la part de la Commission européenne".