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URLC (Nat.1) : Ousmane Sow, débouté par le Tribunal, s’épanche

Ousmane Sow (à gauche) et la plupart des joueurs recrutés par ses soins cet été ont quitté La Louvière Centre

© D.R

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Par Philippe BUGHIN

Ecarté par d’autres dirigeants et un de ses associés dans la gestion de l’URLC (Nat 1), l’ancien président Ousmane Sow a saisi, en vain le Tribunal pour modifier le cours des événements.
Touché dans sa chair, il se confie.

Le dossier de gouvernance de l’Union Royale la Louvière Centre (Nationale 1) a connu un nouvel épisode la veille de la Noël, avec l’ordonnance de la chambre des référés du Tribunal de l’entreprise du Hainaut siégeant à Mons. Celle-ci a bel et bien débouté l’ancien président franco-sénégalais Ousmane Sow, à la suite de son action à l’égard des asbl URLC et Centre de Formation !

Pour ce dernier, sa révocation comme dirigeant au sein du club hennuyer n’était pas valable ; elle n’émanait pas d’une réunion de conseil d’administration convoquée dans les règles de l’art.  

L’ancien recruteur du FC Lorient et du Red Star avait dès lors demandé au Tribunal de suspendre toutes les décisions prises par l’AG écrite du 10 novembre 2021.

Coup dans l’eau en définitive puisque le Tribunal de l’entreprise a notamment pu établir qu’il n’était pas prouvé que si tous les anciens administrateurs - la société par actions de droits français la SAS TF Invest, propriétaire de l’URLC, en tant que personne morale et quatre administrateurs en tant que personnes physiques - avaient eu droit de vote, le résultat final aurait été différent de celui issu de la fameuse AG litigeuse.

Le Tribunal a aussi estimé que l’ancien président Ousmane Sow ne démontre pas que sa présence en qualité de président de l’URLC est la meilleure garantie du développement des deux asbl de gestion de l’URLC.  " Ce qui est certain, note le Tribunal, c’est que la suspension des effets de l’assemblée générale du 10 novembre 2021 aura pour résultat le retour des deux anciens administrateurs évincés (Ousmane Sow et Adrien Fuchs) et donc la renaissance des querelles incessantes ayant miné l’ambiance et l’activité du club antérieurement. "

Bouc émissaire d’une situation en interne devenue incontrôlable

Logo de l'URLC
Logo de l'URLC © - D. R

Après quelques jours de recul, Ousmane Sow reconnaît se poser pas mal de questions sur le juste comportement à adopter au regard des événements des deux derniers mois. Il a déjà évoqué, avant d’en débattre avec son avocat un appel de la décision de justice.
 

Mais si l’orgueil a un coût, multiplier les échecs ne fait pas avancer. En cette fin d’année 2021, il a toujours beaucoup de mal à comprendre pourquoi le financier Adrien Fuchs, héritier de la légendaire maison de mode Nina Ricci, avec qui il a collaboré dix années via le recrutement et la supervision de joueurs l’a lâché aussi rapidement. Sans vraies discussions en profondeur.

Ousmane n’accepte pas qu’on lui ait fait porter par ailleurs le chapeau d’une grosse bagarre, pour dire le moins au sein du staff sportif sous sa responsabilité à la mi-temps d’un match qui tournait au vinaigre début novembre face à Dessel Sports.

Il s’est senti d’un coup très isolé, et bouc émissaire d’une situation en interne devenue déjà incontrôlable dès l’instant où les rôles de l’ancien T2
David Bourlard, l’ancien manager général Bernard Bouger ou l’entraîneur Khalid Karama avaient évolué.  

Le retour aux affaires en haut de l’affiche de la famille
Pupillo, il l’avait senti d’autant moins venir qu’il avait reçu peu de temps auparavant encore des louanges d’un de ses membres lors d’une réception d’avant match de championnat à Knokke.

Aujourd’hui, comme cela s’est passé aussi en juillet 2020 avec
Mohamed Dahmane, alors également associé financier du nouveau projet URLC, il y a donc une autre rupture dans le bel investissement de départ. Ousmane le sait en son for intérieur : le soutien d’un grand nombre de familles de jeunes joueurs du centre de formation n’est probablement plus qu’une façade.
Ainsi vit le milieu du foot, univers également aux contours impitoyables.

Ousmane Sow précise encore posséder 10% du capital de la société SAS TF Invest, constituée pour racheter la Louvière Centre en 2019 à Huseyin Kazanci contre un chèque d’un peu moins d’un million d’euros. " Avec les parts de deux autres personnes présentes dans TF Invest, c’est même de 30% de mise qu’il sera question de récupérer au sortir de la situation actuelle. Je suis leur représentant. " Comment ces parts seront-elles valorisées ? Il est encore trop tôt pour le dire ou en parler.

Renaissance Mons au centre de discussions d’un grand club ?

Le stade Tondreau et le soutien de la Ville de Mons susciterait bien des convoitises...
Le stade Tondreau et le soutien de la Ville de Mons susciterait bien des convoitises... © Belga

En attendant, côté terrain, La Louvière Centre nouvelle mouture s’est débarrassée de la plupart des joueurs recrutés l’été dernier sous ses conseils.

Pour notre homme, reconstruire un noyau cohérent à l’entre-saison, capable de sauver sa peau en Nationale 1 tiendra du miracle. A l’écoute de ce qui se murmure derrière le manteau en des lieux parfois bien informés, il nous invite même à suivre de très près un pré-dossier de revente de matricule louviérois qui pourrait soulager bien du monde à court terme dans le Centre.
 " Un premier projet porte de secours consiste à permettre à Renaissance Mons (D3 acff série A) de s’appuyer sur le matricule de l’URLC, relégué de Nationale 1 pour se retrouver plus vite en D2 acff dès la saison 2022-2023 si nécessaire, mentionne
Ousmane Sow. Ce cas de figure arrangerait, dit-on les autorités politiques louviéroises ; il n’y aurait alors plus de soucis de cohabitation avec la Raal sur place, tandis que la société SAS TF Invest pourrait aussi s’y retrouver.

Cette construction sportive d’avenir à court terme ne serait pas la seule imaginée. Je sais aussi que le président olympien (Nat 1) Patrick Remy, via un de ses collaborateurs a également déjà sondé et le fera encore prochainement Mons pour imaginer aussi le grand club au niveau pro, avec pour " maison " le stade Charles Tondreau.  C’est que le stade de La Neuville demanderait jusqu’à 1,5 million d’euros de travaux pour être aux normes de la D1B.  C’est tout de même pas mal d’argent pour une Ville qui n’est pas en position de dépenses incontrôlées."

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