Deux candidats vont concourir pour le poste de recteur de l’Université de Liège. D’un côté Anne-Sophie Nyssen, 56 ans, professeure de psychologie du travail. De l’autre Jean Winand, 60 ans, professeur d’égyptologie. 30.000 personnes sont appelées à voter : professeurs, assistants, personnel administratif et étudiants.
Pour Anne-Sophie Nyssen, le grand défi si elle est élue rectrice, c’est de digérer la révolution numérique. "Nous avons vécu pendant la pandémie ce basculement vers l’enseignement à distance. Cette révolution se déploie dans toute notre société et il me semble essentiel d’en prendre conscience. Il faut y former nos enseignants et nos étudiants, tout en restant critiques par rapport à l’impact que cela a sur notre bien-être."
Le candidat recteur Jean Winand, lui, souhaite redéménager les facultés de sciences humaines du Sart-Tilman vers le centre-ville. Il pense en particulier au droit et aux sciences sociales qu’il pourrait reloger dans le complexe Opéra au cas où le bâtiment serait disponible, ou dans l’actuelle bibliothèque des Chiroux après qu’elle aura déménagé à Bavière.
Jean Winand pense aussi développer ce qu’il appelle la valorisation : "tout ce que nous avons dans nos recherches fondamentales et appliquées et qu’on pourrait conduire vers une valorisation de type industriel ou économique. Grâce à ça, on peut faire de la redistribution, y compris vers les facultés qui n’ont pas vocation à la valorisation. Ces facultés ont besoin également de moyens et c’est se tromper que de croire que les pouvoirs publics vont très largement refinancer les universités. Il faut bien que l’argent vienne de quelque part."
Anne-Sophie Nyssen tient au féminin : elle est candidate rectrice. Elle serait la première à obtenir le poste à l’Université de Liège. Elle insiste sur l’éthique et la communication : "les chercheurs se sont retrouvés sous les feux des caméras. On a montré à quel point leur discours est important pour donner du sens à ce que nous vivons. Il est important de réfléchir à comment communiquer dans la société et de former nos étudiants au sens critique, pour aller chercher l’information et la critiquer".
L’élection se déroulera les 26 et 27 avril, sur bulletins en papier. C’est un suffrage universel pondéré. Les voix des professeurs comptent pour 65%, celles des assistants pour 10%, le personnel administratif pour 10% et les étudiants pour 15%. Le nouveau recteur ou la nouvelle rectrice prendra ses fonctions le premier octobre et les exercera pendant quatre ans.