Les 27 chefs d’État et de gouvernement se retrouvent ce vendredi à Bruxelles pour une deuxième journée de sommet placée sous le signe de l’économie. La réunion a débuté vers 10h00 avec un "sommet de la zone euro", lors duquel la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, et le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe, doivent faire le point sur la situation économique.
Tout le défi est de trouver "un équilibre, en soulageant la pression sur les ménages mais sans nourrir l’inflation", a résumé le Premier ministre irlandais Micheál Martin à son arrivée jeudi matin, assurant que la question inquiétait tous les États membres. "C’est bien plus complexe que de fournir un vaccin, vu aussi le problème de l’énergie. On se dirige vers un hiver difficile, et cela aura aussi des conséquences sur (les prix de) l’alimentation, etc.".
"On peut s’attendre à une économie en croissance cette année. Et la prochaine, même s’il y a les risques liés à l’inflation et à l’énergie, nous aurons le déploiement des fonds de relance, un secteur financier solide, et une forte demande, toujours à la suite de la pandémie", tempère Pascal Donohoe.
Il met cependant en garde, lui aussi, contre le risque d’une inflation qui pourrait s’incruster durablement dans l’économie de la zone euro. Il faut éviter que les pressions inflationnistes actuelles "ne deviennent partie intégrante de nos perspectives à moyen terme", et les gouvernements devraient "mettre en place des mesures pour soutenir ceux qui sont les plus affectés par la hausse du coût de la vie", indique-t-il, mais "sans ajouter à la pression inflationniste". La réunion Eurogroupe du 11 juillet devrait aboutir à une déclaration commune pour aider les États à trouver cet équilibre dans leurs projets de budget 2023, a-t-il ajouté.
Il est désormais clair que l’inflation va durer. Si on ne fait pas attention, toute l’économie européenne sera en récession
"Il est désormais clair que l’inflation va durer. Si on ne fait pas attention, toute l’économie européenne sera en récession", a lancé le Premier ministre belge Alexander De Croo à son arrivée, ajoutant attendre des indications de recettes et des pistes de coordination de la part de la Banque centrale européenne (BCE).
Intimement liée aux questions économiques, la question de l’énergie, et celle des potentielles pénuries de gaz (les livraisons russes sont en forte baisse) en vue de l’hiver, fera partie de la discussion. C’est un point martelé par Alexander De Croo depuis longtemps. Le Belge veut de la coordination entre les 27, et que l’on active les pistes évoquées et esquissées ces derniers mois, soit les achats groupés et une forme de plafonnement des prix de gros du gaz.