on ne peut pas commencer à hésiter
"On s'est donné une direction très claire vers l'élimination progressive des moteurs thermiques, on a pris la direction d'une électrification rapide et on peut vraiment mener dans ce domaine", a indiqué de son côté le Premier ministre belge Alexander De Croo, qui fait aussi référence à la confiance affichée par le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres quant à la capacité de "leadership" de l'Union européenne contre le changement climatique. "Pour l'industrie allemande, il s'agit d'un nombre limité de véhicules. On ne va quand même pas changer notre stratégie pour ça (...) Si j'ai l'occasion de m'en entretenir avec (le chancelier allemand) Olaf Scholz, je lui dirai qu'on ne peut pas commencer à hésiter", a ajouté le libéral.
Pas de feu vert
Les négociateurs du Parlement européen et du Conseil (États membres) avaient atteint en octobre dernier un compromis, pour la fin de la vente de voitures et utilitaires légers neufs à moteur thermique en 2035 (sauf exceptions pour voitures de sport et de luxe). Le Parlement européen a entre-temps validé ce pré-accord, mais le dernier feu vert du Conseil de l'Union européenne, normalement une formalité, n'a quant à lui pas eu lieu.
Le ministre allemand des Transports, Volker Wissing (FDP, libéral), a indiqué que Berlin s'opposerait à l'accord, voulant absolument confirmer de manière plus visible une porte ouverte aux "carburants de synthèse" (e-fuels) au-delà de 2035, plutôt que l'obligation de facto du "full electric". "C'est surtout une affaire allemande, un débat interne à la politique allemande qui a atteint le niveau européen", notait un diplomate en amont du sommet. "Ce n'est pas très bien vu" de revenir sur un accord obtenu en trilogue, confirme-t-il. Cela arrive "parfois, ce n'est pas dramatique, mais ce n'est pas comme ça qu'on doit gérer notre boutique". Si un blocage persiste "et qu'on doit repasser par le Conseil, le Parlement, etc, je dirais: 'bonne chance!'", lance-t-il ironiquement.