L’avant-première mondiale de ce documentaire – le treizième que le cinéaste consacre à la RDC et au Zaïre, l’ancien nom de cette colonie belge – a eu lieu fin octobre à Bruxelles. Thierry Michel avait alors annoncé son intention de projeter son film en RDC, mais en précisant qu’il n’avait pas obtenu de visa.
Depuis les choses ont changé, a-t-il expliqué depuis Kinshasa à l’agence Belga. Il a obtenu son visa grâce à l’intervention des plus hautes autorités de l’Etat congolais et présentera à trois reprises, vendredi, samedi et lundi, son film dans la grande salle (800 places) du Palais du Peuple, le siège des deux chambres du parlement (Assemblée nationale et Sénat).
L’entrée sera gratuite, mais l’accès ne sera autorisé que sur invitation.
Le réalisateur compte également présenter son film dans les sept provinces martyres de RDC où il a été tourné.
"C’est incroyable", a souligné Thierry Michel, qui a eu dans le passé, lors de ses tournages et ensuite, de nombreux démêlés avec les régimes des présidents Mobutu Sese Seko, et Laurent-Désiré et son fils, Joseph Kabila, qui n’a quitté le pouvoir que début 2019, à l’issue d’élections contestées. Il a notamment été expulsé à plusieurs reprises.
"Il faut que l’avant-première congolaise de 'L’Empire du silence' soit une grande soirée populaire ouverte au public kinois", a-t-il ajouté au média en ligne Adiac (agence d’information d’Afrique centrale).
Ce film décrit, souvent sans fard, les massacres qui ont endeuillé le pays depuis la fin du règne du dictateur Mobutu en 1997 et qui se poursuivent, principalement dans la partie orientale.
Il y évoque, témoignages à l’appui, les atrocités commises par les armées étrangères (notamment rwandaise et ougandaise) et leurs milices supplétives congolaises, les forces gouvernementales et les groupes armés locaux et étrangers responsables de centaines de milliers de morts parmi la population civile et les réfugiés rwandais qui avaient fui leur pays après le génocide de 1994.